Sunday, October 29, 2017

Une alliance antichinoise en Asie

Publié sur Une alliance antichinoise en Asie

Les regards sont rivés sur la visite imminente du président des États-Unis en Asie qui compte mettre sur pied une coalition antichinoise.

Le magazine américain Foreign Policy a fait paraître, ce vendredi 27 octobre, un article sur le prochain déplacement de Donald Trump en Asie.

« Paniqué par l’influence croissante de la Chine dans la région, le Japon entend donner naissance à un accord de coopération économique, défensive et sécuritaire avec les États-Unis, l’Inde et l’Australie, un accord de coopération qui vise à contrer le projet de la “nouvelle route de la soie”.

En juillet 2017, Hambourg a accueilli le sommet du G20 où le Premier ministre japonais Shinzo Abe s’est dit prêt à contribuer aux projets économiques de la Chine, bien que plusieurs responsables japonais y aient réagi avec colère.

Le fait que le Premier ministre japonais se dise intéressé à contribuer aux projets de la Chine trahit d’une manière ou d’une autre les préoccupations du Japon qui craint des coups durs à son économie.

En effet, le Japon se trouve devant un dilemme : d’une part, se rallier aux Chinois pourrait lui coûter très cher et de l’autre, rester hors de ce mégaprojet pourrait frapper l’économie nippone.

Cependant, une chose est claire pour le Japon : l’influence crescendo de Pékin dans la région aura des conséquences allant au-delà du renforcement de la puissance économique chinoise.

La nouvelle route de la soie est censée relier, par de nouvelles infrastructures, l’Asie, l’Europe et l’Afrique. Lancée en 2013 par le président chinois Xi Jinping, la nouvelle route de la soie profite d’un budget faramineux. Le trajet passe par la mer aussi bien que par le sol. Sur le sol, la nouvelle route de la soie reliera la Chine à l’Asie centrale, la Russie, le Moyen-Orient et l’Europe et sur la mer, elle reliera la Chine au sud-est de l’Asie et puis à l’Afrique. Ce mégaprojet implique une soixantaine de pays qui pour la plupart ne sont pas en mesure de rivaliser avec la Chine sur les plans économique et militaire.

La nouvelle route de la soie est due à des ambitions autant économiques que politiques, car la Chine entend donner de l’ampleur à son influence politique et sa puissance militaire dans une majeure partie de la région. Il n’est donc pas très surprenant que le Japon et même l’Inde soient préoccupés par cette influence grandissante. Idem pour l’Australie où la Chine a commencé à faire des investissements remarquables.

En revanche, le projet a été salué par la Turquie, l’Iran et le Pakistan qui y voient de grands intérêts pour leur système économique.

Miner l’influence chinoise, voici une ambition qui pousse le Japon à former une alliance économique, défensive et sécuritaire, composée des pays comme les États-Unis, l’Inde et l’Australie. D’où l’espoir qu’a mis le Japon sur le soutien des États-Unis et les possibles impacts positifs de la visite de Donald Trump en Asie.

Trois mois après le sommet du G20 à Hambourg, le ministre japonais des Affaires étrangères a déclaré que son pays allait tenter d’attirer le feu vert de Donald Trump lors de sa tournée asiatique, pour former une alliance composée des grandes puissances européennes. Les noms de la France et du Royaume-Uni ont été évoqués.

À ce propos, Yoichi Shimada, professeur des relations internationales à l’université préfectorale de Fukui, dit que l’initiative de former une alliance profite largement au Japon, aussi bien qu’aux États-Unis, à l’Inde et à l’Australie. Cette alliance aura une grande chance d’attirer plusieurs pays dont et surtout les pays de l’Asie sud-est, estime-t-il.

“Avoir une idée qui puisse remplacer les initiatives chinoises, cela s’annonce très important sinon un grand nombre de pays pourraient se rallier aux initiatives chinoises et assurer, au passage, les intérêts de Pékin”, a expliqué Yoichi Shimada.

Il ajoute que la Chine est tellement puissante que pas mal de pays ne sont plus en mesure de rivaliser avec elle. “La création d’une nouvelle alliance pourra donc empêcher ses États composants de se rallier aux projets chinois”, indique-t-il.

C’est bien dans cette conjoncture que tous les regards sont rivés sur la visite imminente de Donald Trump en Asie.

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