Publié sur Washington/Pyongyang : guerre des mots avant la tempête ?
La tension ne faiblit pas entre la Corée du Nord et les États-Unis, sur fond de manœuvres militaires US ou de préparatifs à un nouveau tir de missile de Pyongyang.
En effet, loin d’être impressionnés par les récentes déclarations de Trump envisageant la « destruction totale » de leur pays, les responsables nord-coréens haussent le ton contre la « frénésie » belliqueuse » américaine.
« Les agissements dignes de gangsters de domination, d’assujettissement, d’agression et de guerre que mènent les États-Unis s’avèrent de plus en plus imprudents et dangereux, en raison de la frénésie de cet assoiffé de guerre qu’est Trump, qui a récemment évoqué sans hésitation » la destruction totale la Corée du Nord ».
Tels sont les mots utilisés par le porte-parole du Comité national pour la paix de Corée, dans un communiqué cité par l’agence gouvernementale nord-coréenne KCNA le 6 octobre.
Un communiqué qui intervient alors que le porte-avion américain USS Ronald Reagan naviguait la veille, avec près de 80 avions à bord, en mer de Chine méridionale, en direction des côtes sud-coréennes, dans le cadre d’un énième exercice militaire conjoint de Washington et Séoul prévu autour du 20 octobre prochain, selon l’agence de presse sud-coréenne Yonhap.
Des exercices qui auraient pour vocation d’aider les forces américaines et sud-coréennes à détecter, suivre et intercepter de futurs tirs de missiles balistiques nord-coréens.
De son côté, la péninsule nord-coréenne s’apprêterait à tester un missile à longue portée qui pourrait, selon elle, atteindre les côtes américaines, rapportait le 7 octobre dernier l’agence de presse russe Ria, citant le député russe Anton Morozov en visite à Pyongyang.
« Ils ont tout fait pour nous montrer qu’ils étaient sérieusement prêts à la confrontation. Leurs missiles peuvent parcourir 12.000 kilomètres » a ainsi déclaré le député russe.
On se souvient que ces dernières semaines, les États-Unis et la Corée du Nord se sont livrés à une inquiétante escalade verbale. En effet, leurs dirigeants respectifs ont formulé à plusieurs reprises des menaces guerrières.
Donald Trump, a notamment déclaré que les États-Unis étaient prêts à « détruire l’ensemble de la Corée du Nord » si celle-ci poursuivait son programme nucléaire, alors que le président nord-coréen Kim Jong-un répliquait en menaçant de « réduire l’Amérique en cendres ».
lundi 25 septembre, en marge d’une réunion de l’ONU, le chef de la diplomatie nord-coréenne menaçait directement les États-Unis de guerre. « Au vu des déclarations de guerre de Donald Trump, toutes les options sont sur la table », avait déclaré à New-York Ri Yong Ho en réponse aux deux démonstrations de force américaine du 18 et du 23 septembre, quand des appareils de l’US Air Force avaient survolé la péninsule nord-coréenne en guise d’avertissement.
Dernière déclaration en date, celle du président américain qui a subitement lâché aux journalistes jeudi soir dernier, 5 octobre, juste avant le début d’un dîner du couple présidentiel avec des chefs militaires et leurs épouses:
« Vous savez ce que cela représente? C’est peut-être le calme avant la tempête », sans expliciter sa pensée au sujet de cette phrase qui a laissé perplexes les commentateurs.
Interrogé le lendemain lors d’un échange avec les journalistes dans le Bureau ovale sur la signification de ces propos énigmatiques, il a de nouveau éludé en se contentant d’un simple : « Vous verrez ».
Alors que beaucoup se demandent si le président américain évoquait une action militaire prochaine, Sarah Huckabee Sanders, porte-parole de l’exécutif américain, n’apportait guère plus de précisions, tout en laissant planer le doute sur les intentions du président.
« Je pense que vous pouvez prendre l’engagement du président de protéger les Américains au sérieux. Il a clairement indiqué que c’était sa priorité et que, s’il fallait agir, il le ferait », a-t-elle déclaré.
Ainsi, la situation ne semble pas s’améliorer entre les deux pays, malgré les tentatives russes et chinoises de régler ce problème avant qu’il ne dégénère.
Ceux-ci ont ainsi proposé un plan de sortie de crise incluant un gel des programmes nucléaire et balistique de la Corée du Nord, en échange d’un arrêt des manœuvres militaires de grande envergure menées conjointement par les armées des États-Unis et de la Corée du Sud.
Un plan qui mériterait d’être étudié par les deux parties avant qu’une étincelle ne mette le feu aux poudres, compte tenue de l’imprévisibilité des deux dirigeants concernés.
Le Parti Anti Sioniste appelle à la raison et à une désescalade des tensions, enjoignant les Américains et leurs alliés à faire pression sur le président Trump afin qu’il cesse ses provocations verbales indignes d’un président civilisé, et qui pourraient amener les nord-coréens à réagir de manière dangereuse s’ils se sentaient réellement menacés.
L’attitude de cow-boy du président Trump séduit peut-être à son électorat de base, en revanche, elle inquiète sérieusement les responsables de son administration ainsi que ceux de la planète entière, conscients de ce qu’un conflit militaire USA/Corée du nord pourrait avoir comme implications sur l’ensemble de l’humanité.
Yahia Gouasmi
Président du Parti Anti Sioniste
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