Publié sur Partition du Moyen-Orient : le jeu dangereux de Ryad
À l’occasion de la première visite d’un monarque saoudien en Russie, le roi Salman d’Arabie Saoudite a plaidé pour le respect de l’intégrité territoriale de l’Irak et de la Syrie, jeudi 5 octobre dernier.
En effet, lors de propos retransmis à la télévision russe avant un entretien avec Vladimir Poutine, le souverain wahhabite a souligné la nécessité de trouver une solution politique au conflit syrien pour éviter une partition du pays, actuellement divisé entre les forces de l’armée du peuple syrien, mercenaires terroristes au nord-ouest et miliciens kurdes au nord.
Il a aussi marqué son opposition à une partition de l’Irak, où les Kurdes veulent obtenir l’indépendance après le référendum d’autodétermination qui s’est déroulé il y a dix jours.
Cette position officielle du souverain saoudien semble quelque peu étrange sachant que le royaume wahhabite a pris une part plus qu’active dans la création et le financement des groupes de Daesh and Co créés afin de démembrer la Syrie et l’Irak voisines.
Les propos de Salman interviennent quelques jours à peine après que le quotidien saoudien « Asharq Al-Awsat » ait prétendu que les dirigeants irakiens de confession sunnite envisageaient de rencontrer le Premier ministre irakien, Haider al-Abadi pour évoquer la mise en place d’un « État sunnite ».
L’organe médiatique saoudien relance ainsi l’idée d’une partition de l’Irak en trois entités distinctes : sunnite, kurde et chiite.
« C’est un signal montrant que les milieux sunnites espèrent accéder à une « nouvelle formule fédérale » dans cette conjoncture, à savoir exploiter le désaccord entre les Kurdes et le gouvernement central de Bagdad », conclut le journal.
Nul doute que l’Arabie Saoudite soutien en coulisse ce projet de « sunnistan » irakien, entrant dans le plan américano-sioniste de partition de l’Irak, puis de la Syrie, et de redécoupage de la région moyen-orientale, pour en faire son fameux « nouveau Moyen-Orient » cher aux néoconservateurs.
Ceci dit, les propos tenus à Moscou par le roi Salman trahissent peut-être une inquiétude du royaume : celle d’être également soumis à une partition, projet dans les tuyaux de l’Empire depuis longtemps.
Le Parti Anti Sioniste réitère sa condamnation de toute volonté de partition de l’Irak, de la Syrie, ou de tout autre état du Moyen-Orient, qui n’aurait pour but que de satisfaire les intérêts sionistes dans la région.
Il prévient également que tout pays attisant les feux de la division, verra ce jeu dangereux se retourner contre lui, à commencer par l’Arabie Saoudite qui n’échappera pas à ce redécoupage régional voulu par l’Empire américano-sioniste.
Yahia Gouasmi
Président du Parti Anti Sioniste
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