Ventes d’armes à l’Arabie Saoudite : » Que la Belgique donne le bon exemple «

Publié sur Ventes d’armes à l’Arabie Saoudite :  » Que la Belgique donne le bon exemple « 

« Faut-il continuer à vendre des armes à des pays et des régimes répressifs, des états qui font la guerre, avec pour conséquence de nombreuses souffrances chez les civils ?

Question éthique, mais aussi économique, puisque ces armes fournissent des emplois en Belgique ».

Dixit Alexander de Croo, le ministre fédéral du parti  » Open VLD « , à la Coopération au développement.

En effet, le secteur de l’armement en Belgique exporte de l’ordre d’un milliard d’euros par an, faisant vivre ainsi toute une série d’entreprises en Wallonie, telles que la FN, mais aussi CMI ou Mecar.

Il est aussi actif en Flandre et à Bruxelles. Ce secteur représente une part importante du groupe  » Agoria « , qui compte 92 entreprises actives dans l’aéronautique, dans le domaine spatial, ou la sécurité, et qui ont des activités dans le secteur de la défense. L’industrie de l’armement représente annuellement un chiffre d’affaires global de l’ordre de 3,6 milliards et 13 000 emplois directs.

Par conséquent les salariés du secteur de l’armement belge se retrouvent pris en otages entre la vie de civils innocents et leurs emplois.

Cet état de fait pose un problème de conscience au ministre de Croo qui estime que

« 20 millions d’individus sont en train de mourir au Yémen, dont 1.5 million d’enfants, dans un conflit nourri par des armes fabriquées en Europe, et en Belgique. Ce sont les régions qui ont la possibilité de donner des licences d’exportation. Ce que je demande, c’est qu’aujourd’hui, pour des raisons purement humanitaires, au moins on arrête par exemple de vendre des armes à l’Arabie Saoudite, qui mène une guerre tout à fait cruelle au Yémen ».

Il faut savoir que le royaume saoudien est le premier client de l’industrie d’armement belge et que beaucoup d’armes qui lui sont vendues se retrouvent entre les mains de « Daesh and Co ».

C’est la raison pour laquelle le ministre pousse son « cri du cœur » et souhaite que la Belgique « donne le bon exemple » en cessant ses exportations d’armements au régime criminel de Ryad.

Cependant, selon lui, et à juste titre, cette action doit se faire dans le cadre européen et être suivie par tous les autres membres de l’UE pour ne pas porter préjudice à l’économie belge.

Sachant que plus de 60 % de l’armement national exporté vers l’Arabie Saoudite est produit en Wallonie, principalement à la FN (« Fabrique Nationale »), cette dernière risque d’être fortement impactée par une éventuelle décision allant dans le sens de l’arrêt des exportations vers l’Arabie.

Ainsi, le président de la délégation du syndicat FGTB (fédération générale du travail belge), Gianni Angelucci, ne souhaite pas que la « Fabrique Nationale » soit le dindon de la farce : « Ma première réaction, c’est de dire qu’on ne va pas se mêler de géopolitique, ce n’est pas notre rôle. Par contre, il est clair qu’on sera attentif à ce qu’il n’y ait pas une règle unique destinée aux travailleurs de la FN et qu’à un jet de pierre, d’autres aient les mêmes contraintes. On s’inscrit bien évidemment dans une politique européenne ».

 

Tragique dilemme pour ce syndicat qui d’un côté souhaite que les travailleurs ne perdent pas leurs emplois au bénéfice de ceux d’une autre région européenne et de l’autre, compatit certainement à la douleur des millions d’innocents martyrisés par l’armée saoudo-sioniste ou par ses sous-traitants de Daesh and Co.

 

En effet, la FGTB a déjà prouvé à plusieurs reprises son engagement en faveur de la justice, en soutenant avec force la cause palestinienne. Elle a d’ailleurs condamné au début de ce mois-ci l’occupation israélienne de la Palestine et exprimé sa solidarité avec les prisonniers palestiniens en grève de la faim dans les geôles sionistes.

 

Quoiqu’il en soit, les lignes sont en train de bouger et il y a une dizaine de jours, la commission des relations extérieures de la Chambre des représentants de Belgique a approuvé une proposition de résolution qui demande, entre autres choses, de cesser les ventes d’armes à l’Arabie Saoudite.

 

La majorité, coalition associant les libéraux francophones du Mouvement réformateur (MR) à 3 partis néerlandophones (les nationalistes de la N-VA, les chrétiens-démocrates du CD&V et les libéraux de l’Open VLD), et les Verts, ont voté en faveur du texte, alors que le PS et le SPA se sont abstenus.

Un amendement de la majorité demandait initialement de mettre un terme aux ventes d’armes en concertation avec les Régions compétentes, pour accorder les licences d’exportation alors que les écologistes demandaient carrément la suspension des relations commerciales avec ce pays.

Pour le moment, « cette proposition n’oblige pas à grand-chose », comme l’explique la députée (PS) bruxelloise Simone Susskind, étant donné que les ventes d’armes se décident en Belgique au niveau des régions, lesquelles en appellent ensuite à l’Europe.

En effet, le PS estime que cela doit se jouer au niveau européen seul efficace à ses yeux.  » Cette résolution va-t-elle changer les choses ? Je ne le pense pas. Je suis convaincue que le débat doit se mener au niveau européen, c’est là que nous devons faire bouger les lignes « , a expliqué la députée PS Gwenaëlle Grovonius.

D’autres en revanche, comme le MR, estiment qu’il faut prendre l’initiative en Belgique pour faire évoluer l’Union européenne.  » Au niveau de l’Europe, s’il n’y pas de déclenchement à partir d’un État membre, vous savez bien que ça ne bougera pas. Il faut donc aller vers une résolution belgo-belge qui pourrait être l’amorce d’un débat européen « , a fait remarquer Richard Miller député MR.

Quoiqu’il en soit, ce vote a le mérite d’avoir relancé le débat, comme l’explique Simone Susskind en affirmant :

« Je pense qu’il serait temps que l’Europe se réveille. Nous ne sommes pas le seul pays à avoir des relations commerciales très denses avec l’Arabie Saoudite. Ce sont des questions éthiques, dont l’Europe devrait avoir le courage de s’emparer. »

 

Le Parti Anti Sioniste se félicite de ce débat qui a lieu au plus haut niveau chez nos voisins belges, concernant la question de la vente d’armes à l’Arabie Saoudite. Une dictature qui massacre sans scrupule le peuple yéménite, et fournit une partie de ces armes aux hordes terroristes qui sévissent au Moyen-Orient.

L’attitude de ces ministres courageux et consciencieux tranche singulièrement avec celle de nos politiciens français qui n’ont aucun scrupule à commercer avec cette monarchie criminelle.

On se souvient encore des paroles de l’ancien premier ministre Manuel Valls qui, répondant à une question posée par un journaliste sur l’indécence de se réjouir de la signature de contrat d’armements avec l’Arabie Saoudite malgré ses crimes au Yémen et ailleurs, affirmait dans un cynisme sans nom : « Il faut se battre pour notre économie, pour nos industrie, pour nos emplois ».

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Quant à notre président sortant, François Hollande, il repoussait les limites de l’indécence en remettant la légion d’honneur au prince Mohamed al Nayef, héritier du trône de la dictature wahhabo-sioniste.

Espérons que la nouvelle équipe présidentielle durcira sa politique envers les monarchies dictatoriales du Golfe, Arabie saoudite en tête, responsables en grande partie du chaos qui règne au Moyen-Orient et du terrorisme qui frappe notre pays regulierement.

 

Yahia Gouasmi
Président du Parti Anti Sioniste

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