Publié sur Un OTAN « arabo-sunnite » contre l’Iran
Tout semble indiquer que l’on se dirige vers la création d’une alliance militaire réunissant certains pays arabo-musulmans, sur le modèle de l’OTAN.
L’idée serait belle s’il s’agissait de défendre les intérêts des peuples musulmans, opprimés par l’impérialisme américano-sioniste, mais malheureusement les objectifs de cette alliance sont bien différents.
En effet, le « Washington Post » a rapporté récemment que l’Administration Trump et certains pays arabes étaient en train de discuter de la mise en place d’une nouvelle alliance militaire au Proche-Orient, basée sur le principe de l’Otan.
Cette nouvelle organisation devrait réunir, entre autres, l’Arabie Saoudite, les Émirats arabes unis, L’Égypte, la Jordanie, et aura pour objectif officiel de lutter contre le terrorisme. En réalité, personne n’est dupe, et comme l’affirme le média américain, le but est de « faire face à leur adversaire commun, l’Iran ».
La même source ajoute que les États-Unis et Israël s’engageraient à accorder à l’alliance leur aide dans le domaine militaire et en matière de renseignement.
Un autre quotidien américain, le « Wall Street Journal », a également fait état d’entretiens préliminaires qui ont eu lieu sur la création d’un traité militaire comparable au traité de l’Atlantique nord (OTAN) entre le gouvernement Trump et les responsables militaires et sécuritaires saoudiens et émiratis.
Son objectif consisterait à créer la solidarité entre les pays arabes et sunnites pour faire face à l’Iran et l’extension de son influence dans la région.
En effet, le but de la création d’une » OTAN arabe-sunnite-islamique » ne serait pas de lutter contre Daesh, mais plutôt de contrer le Hezbollah libanais et les chiites d’Iran, d’Irak et de Syrie.
L’administration US ne cache pas ses intentions sur le sujet, comme le démontrent les propos du Secrétaire à la Défense, James Mattis, qui a révélé lors de sa visite récente en entité sioniste, la volonté de son pays de former une alliance défensive régionale au Moyen-Orient.
En effet, au cours de sa rencontre avec son homologue israélien, Avigdor Liebermann, James Mattis a évoqué la possibilité de voir se constituer un « front commun contre l’Iran et Daesh, rassemblant les États-Unis, Israël et des pays arabes ».
Et de poursuivre : « Notre alliance avec Israël est la pierre angulaire d’une structure de sécurité plus large qui inclut la coopération avec l’Égypte, la Jordanie, le royaume d’Arabie Saoudite et nos partenaires du Golfe ».
Ces propos mettent clairement en lumière le rôle primordial et discret joué par l’entité sioniste dans la création de cette alliance militaire, ainsi que celui, plus visible, des USA.
Cette question figurait d’ailleurs en priorité de l’ordre du jour du sommet réunissant les pays arabes et musulmans avec les États-Unis, ce dimanche 21 mai à Riyad, sommet qui s’est transformé en une tribune anti-iranienne.
En effet, prenant la parole devant 50 hauts responsables musulmans, Donald Trump, a appelé clairement ces pays à s’opposer à l’Iran.
Assimilant volontairement des mouvements de résistance légitimes tels le Hamas ou le Hezbollah libanais à Daesh et consorts, le président US a ajouté : « Nous devons travailler ensemble pour isoler l’Iran afin de l’empêcher d’avoir de nouvelles occasions de financer le terrorisme. L’Iran soutient, entraîne et finance les milices terroristes ».
Profitant de la présence à ses côtés de son protecteur et maître américain, le roi Salman s’est même permis d’en rajouter une couche et d’attaquer l’Iran en des termes violents, l’accusant de semer le désordre dans la région, d’être « le fer de lance du terrorisme mondial ».
Quelle ironie de la part du dirigeant d’un royaume qui sponsorise la plupart des groupes terroristes de la région pour le compte de l’empire américano-sioniste et mène une guerre impitoyable contre le peuple yéménite, alors que le wahhabisme, religion d’État saoudienne constitue le moteur idéologique des takfiristes de « Daesh and Co ».
Comme pour poser une première pierre à l’édifice de cette alliance, ce sommet arabo-islamo-américain s’est terminé avec le lancement d’un centre mondial de lutte contre le terrorisme qui sera établi dans la capitale saoudienne, ainsi que la formation d’une force anti-terroriste de 34.000 soldats et d’une coalition au Moyen-Orient prévues pour l’an prochain.
Pour mieux vendre cette proposition, le royaume saoudien a fait le choix de confier la gestion de ses relations publiques à Burson-Marsteller, l’un des leaders mondiaux dans le domaine.
Le groupe, constitué en grande partie des ministres de la Défense, ayant pour modèle l’OTAN, se prépare à se réunir bientôt. Il est donc important de préparer ses messages destinés aux journalistes, ce dont sera chargé Burson-Marsteller, experte en blanchiment d’image.
Cependant, cette coalition militaire sera certainement difficile à mettre en place. En effet, son application reste problématique, notamment à cause des désaccords entre les gouvernements arabes sur des sujets comme le soutien ou pas au mouvement des frères musulmans, mais aussi du fait de la concurrence entre l’Arabie Saoudite et l’Égypte, chacun souhaitant prendre le leadership du monde arabo-sunnite. Une Égypte qui pourrait d’ailleurs être réticente à cette idée en raison de sa volonté de rapprochement avec la Russie, qui est elle aussi un acteur incontournable de la géopolitique moyen-orientale ainsi qu’un allié objectif de l’Iran.
La réaction de Moscou par rapport à ce projet est d’ailleurs très claire, comme exprimé par son ministre des Affaires étrangères, Serguei Lavrov, en rappelant que la création d’un nouveau traité sur le modèle d’OTAN n’aiderait pas au règlement des problèmes compliqués du Moyen-Orient.
« La solution des problèmes compliqués du Moyen-Orient n’est possible qu’avec le consensus. Nous sommes contre le règlement des affaires sécuritaires internationales par le biais des traités militaires. C’est la position de principe de la Russie », a noté le diplomate.
Le Parti Anti Sioniste condamne fermement ce projet d’OTAN arabo-sunnite chapeauté par Washington et Tel-Aviv, en vue de s’en prendre à la République islamique d’Iran, fer de lance de la résistance au sionisme.
Comme nous ne cessons de le répéter, l’ennemi commun de ces pays musulmans vendus aux intérêts sionistes n’est plus l’entité coloniale et criminelle israélienne qui occupe, torture et assassine le peuple palestinien depuis plus d’un demi-siècle, mais c’est l’Iran, principal opposant à cet état terroriste.
De ce fait, l’idée d’une alliance sécuritaire régionale arabe, collaborant avec l’entité criminelle israélienne, est loin d’être surprenante pour le Parti Anti Sioniste.
L’objectif est de faire plier l’« Axe de la Résistance », et pour ce faire, l’Empire compte sous-traiter cette mission auprès de ses valets arabes qui appartiennent à un autre axe, beaucoup moins glorieux, celui de la soumission au sionisme.
Ce qui est certain, c’est que les gagnants d’une éventuelle confrontation entre cet OTAN arabo-sioniste et la République islamique d’Iran, ne seront certainement pas les peuples musulmans de la région. Et encore moins les dictateurs arabes à la solde de l’US/ISRAËL.
Yahia Gouasmi
Président du Parti Anti Sioniste
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