Publié sur Nuit de terreur à Bahreïn : Bilan : 5 morts, des centaines de blessés et 300 arrestations
Les forces du régime ont empêché l’évacuation des blessés vers les hôpitaux afin que leur soient prodigués des soins nécessaires !
Toutes les communications ont été coupées (Internet) dans la localité d’al Douraz afin qu’aucune information ne filtre témoignant des exactions des forces de sécurité du régime despote.
Rappelons que, dimanche 21 mai, la Cour de Bahreïn a prononcé son verdict contre Cheikh Qassem et 2 responsables de son bureau, les condamnant à un an de prison avec sursis et à une amende de 100 000 dinars (environ 270 000 dollars).
Le bilan de cette terrible nuit s’élève à 5 morts, des centaines de blessés, non secourus et de plusieurs centaines d’arrestations arbitraires. En effet, dans la soirée de mardi, le ministère bahreïni de l’Intérieur a confirmé la détention du Cheikh Qassem ainsi que l’arrestation de près de 300 personnes.
Réagissant à l’attaque des forces du régime d’Al Khalifa contre les sympathisants du Cheikh Issa Qassem, le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Jawad Zarif a écrit, mardi 23 mai, sur sa page Twitter :
« Le premier résultat concret de ce que le président des États-Unis a fait ami-ami avec les dictateurs à Riyad : attaque mortelle contre les manifestants pacifiques par le régime enhardi de Bahreïn. Recherche-le sur Google ! »
Le Hezbollah a, quant à lui mis en garde, mardi soir le régime bahreïni contre toute atteinte à la personne du guide spirituel du peuple bahreïni l’Ayatollah Issa Qassem. Dans un communiqué publié après l’offensive lancée par les mercenaires du régime des Al Khalif, le parti de la résistance libanaise a averti :
« Toute atteinte à la vie ou à la dignité de son éminence l’ayatollah Issa Qassem ouvrira la voie dans l’espace et le temps à des éventualités dont personne ne pourra prévoir les répercussions et les risques ».
Sachant que le sort de l’Ayatollah Qassem est toujours inconnu, le Hezbollah a qualifié cette grande personnalité de « symbole de la paix civile », qui a été « injustement destitué de sa nationalité et soumis à un jugement inique ».
Le communiqué du Hezbollah a précisé que :
« C’est l’Ayatollah Qassem qui donne à l’identité bahreïnie sa valeur et non pas cette famille venue du désert pour gouverner le Bahreïn depuis quelques siècles et décider du sort de son peuple ».
C’est là une allusion faite à la dynastie des Khalifa qui s’est emparée du pouvoir dans ce minuscule royaume depuis plus de deux siècles, avec l’aide des Britanniques.
Rappelons que depuis le mois de février 2011, le peuple bahreïni s’est, dans sa majorité pacifiquement révolté revendiquant des réformes politiques en vue d’établir une véritable monarchie constitutionnelle. Il subit, depuis une répression sanglante ainsi qu’une campagne de destitution de nationalité ou d’expulsion sans parler du lourd tribut qu’il paie en vies humaines.
Selon le Hezbollah, la responsabilité de ce qui s’est passé incombe au « régime terroriste des Saoud », qui a dépêché des forces pour soutenir le régime bahreïni contre son propre peuple.
Le communiqué du Hezbollah a rendu hommage à « la position héroïque des habitants de Darraz et à tout le peuple bahreïni ».
Selon lui, le régime bahreïni les a transformés en hors-la-loi pour fournir un prétexte pour attaquer la demeure de Cheikh Qassem.
Le texte du Hezbollah a poursuivi avant de conclure que la victoire sera assurément de son côté.
« Nous assurons pour le peuple bahreïni qu’il est sur la voie de sa dignité et de sa liberté pour récupérer ses droits usurpés ».
Crimes à Bahreïn : Riyad et Washington sont impliqués
Le ministère saoudien des Affaires étrangères défend la répression des protestataires bahreïnis par le régime des Al Khalifa. En effet, la diplomatie saoudienne a défendu, mercredi 24 mai, les mesures répressives du régime à l’encontre des citoyens bahreïnis partisans du Cheikh Issa Qassem prétextant que :
« La sécurité et la stabilité de Bahreïn sont inséparables de celles de l’Arabie saoudite et des autres pays du golfe Persique ».
C’est ce qu’a annoncé une source au ministère saoudien des Affaires étrangères, réitérant le soutien de Riyad à la politique et aux mesures répressives adoptées par le régime des Al Khalifa et censées « assurer » la sécurité des citoyens et contenir des actes terroristes.
Dans une tentative de fuite en avant, le ministre prétend avoir attaqué le domicile du Cheikh Qassem car « des terroristes y trouvaient refuge ». Cette version des faits n’a pas convaincu, Human Rights Watch qui a dénoncé le régime des Al Khalifa à titre de facteur « déstabilisateur » qui « pratique la violence systématique » au Bahreïn.
Cette nouvelle situation tragique au Bahreïn résulte du soutien des États-Unis et des pays du bassin du Golfe Persique au régime autocrate des Al Khalif. C’est en effet, durant le sommet arabo-musulman et américain qui s’est tenu, dernièrement à Riyad et la rencontre avec le président américain Donald Trump que le roi de Bahreïn, Hamed ben Issa al-Khalifa a reçu l’autorisation d’attaquer al-Diraz ainsi que le domicile de Cheikh Issa Qassem.
Youssef Rabi, président du forum pour les droits de l’Homme de Bahreïn a déclaré :
« Une fois qu’il a reçu l’aval des États-Unis, le roi de Bahreïn n’a pas lésiné. En moins de 24 heures ses mercenaires ont fait irruption chez le Cheikh Issa Qassem et l’ont arrêté. Nous croyons que les États-Unis et les pays du bassin du Golfe (Persique) sont impliqués dans les événements contre le Cheikh Qassem et les citoyens au Bahreïn. Le régime a tué pas moins de cinq personnes. Il est donc impliqué dans un grand crime vis-à-vis de la population bahreïnie ».
Au chapitre des condamnations, le Porte-parole du mouvement Ansarallah du Yémen, Mohamed Abdessalam a mis en garde contre les conséquences particulièrement « dangereuses » de la détention de Cheikh Qassem et de la répression sanglante des Bahreïnis, il a affirmé que :
« Les bahreïnis ont le droit de défendre leur dignité ».
En Irak, une vaste manifestation est attendue, mercredi 24 mai, devant l’ambassade de Bahreïn à Bagdad. Cette manifestation fera suite à l’appel de Moqtada al-Sadr, chef du courant sadriste.
Le Parti Anti Sioniste tient, tout d’abord, à présenter, tout particulièrement ses condoléances aux familles des victimes martyres ainsi qu’à tout le peuple vaillant bahreïni.
Nous soutenons avec force et honneur le dignitaire Cheikh Aïssa Qacim, symbole de la résistance et de la dignité du Bahreïn, qui se refuse à courber l’échine face à l’Impérialisme mondial. Nos prières l’accompagnent.
Ensuite, Nous condamnons avec la plus grande rigueur cette terrible injustice que commet, encore une fois, ces monarques autocrates et dégénérés que sont les Al Khalifa convertis à la solde de l’Arrogance internationale.
Si vous vous croyez, vous ou vos semblables au-dessus des lois ou invincibles, vous vous trompez lourdement car rien ni personne ne saurait contenir ou faire face à la colère d’un peuple, croyant, et opprimé, quand il se lève pour briser les chaînes qui veulent le retenir en esclavage !
Enfin, nous condamnons, au même titre, toutes les institutions internationales qui prônent la défense des Droits de l’homme et qui gardent un silence des plus assourdissants quand des innocents, désarmés et pacifiques se font massacrer.
Yahia Gouasmi
Président du Parti Anti Sioniste
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