Publié sur Tournant stratégique en Syrie
Il s’agit, de l’avis de tous les experts, d’un exploit considérable, qui a été réalisé malgré les mises en garde de Washington et les multiples raids aériens menés par l’aviation US contre les forces de l’armée syrienne et de la résistance libanaise.
Ce succès militaire devrait certainement influer sur le cours des évènements dans la région, comme l’affirme un communiqué du commandement général de l’armée et des forces armées syriennes.
Ce dernier estime que ce succès est « un tournant stratégique dans la guerre contre le terrorisme et constitue un tremplin pour étendre les opérations militaires dans la Badia et tout au long de la frontière avec l’Irak, tout en serrant l’étreinte sur les groupes de Daesh ».
Dans ce communiqué daté du 10 juin dernier, le commandant syrien affirme aussi que l’armée loyaliste et ses alliés « ont pris le contrôle de nombreux sites et positions stratégiques dans la Badia, une zone d’environ 20 000 kilomètres carrés ».
Cet exploit est un succès stratégique à plusieurs égards et vient largement contrarier les plans de la coalition américano-sioniste.
En effet, il coupe la voie face aux mercenaires soutenus par les États-Unis et la Grande-Bretagne, qu’il empêche d’avancer depuis le sud de la Syrie en direction de l’est et de Deir Ezzor, et brise la ceinture créée par les groupes terroristes. Celle-ci s’étend du nord vers l’est et du sud-est pour arriver au sud : en effet, le Nord syrien est contrôlé par les Kurdes soutenus par les Américains, l’est et le sud-est (Deir ez-Zor) ne sont pas totalement libérés des mains de Daesh et les terroristes d’Al Nosra continuent, avec l’aide de la Jordanie et de l’entité criminelle israélienne, d’occuper quelques localités dans le sud.
Comme nous l’avions déjà relaté dans plusieurs de nos articles, l’un des enjeux de cette bataille des frontières irako-syrienne était, pour la coalition américano-sioniste, d’empêcher les forces syriennes et le Hezbollah de pouvoir rejoindre les forces irakiennes de mobilisation populaire à Al-Tanf.
Cette ville revêt une situation capitale : cet avant-poste dans le désert est occupé par des forces spéciales américaines et britanniques, il est un passage frontalier avec l’Irak, dans le sud-est de la Syrie, qui donne sur la principale autoroute entre Damas et Bagdad.
Maintenant que les forces syriennes sont parvenues à atteindre le nord-ouest d’Al Tanf, à la frontière irakienne, cette jonction des forces de « l’Axe de la Résistance » est sur le point de s’effectuer, sachant que les forces irakiennes se trouvent également positionnées sur les frontières avec la Syrie.
Pour l’Axe de la Résistance et ses alliés, c’est une route ultra stratégique qui est sur le point de s’ouvrir, reliant Téhéran à Beyrouth.
Une fois ouverte, cette route permettra à l’Iran de renforcer son assistance militaire à ses alliés en Syrie et en Irak, ainsi qu’au Hezbollah libanais. Ce qui terrorise l’entité sioniste, mais qui inquiète aussi l’Arabie Saoudite ou même les États-Unis qui possèdent plusieurs bases militaires dans la région.
Le Parti Anti Sioniste se réjouit de cette avancée stratégique de l’armée syrienne et de ses alliés, qui change ainsi les règles du jeu régional.
En effet, elle vient perturber les tentatives américaines de couper les voies d’approvisionnement reliant la Syrie à l’Irak et, plus à l’est, à l’Iran et consolider leur domination de la zone frontalière, ouvrant la voie au découpage de la Syrie.
Cette offensive contrarie fortement ces plans et permet l’ouverture d’un corridor terrestre reliant l’Iran au Liban, aux portes de l’entité sioniste israélienne.
Une fois de plus, les complots se retournent contre ceux qui les ourdissent, et ce n’est que le début.
Yahia Gouasmi
Président du Parti Anti Sioniste
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