Publié sur Le Venezuela face au complot impérialiste
L’impérialisme américano-sioniste ne lâche pas la pression sur le Venezuela.
Ce pays, qui compte les plus importantes réserves de pétrole de la planète, est depuis plusieurs semaines la proie des relais impérialistes locaux qui font tout leur possible pour faire chuter le pouvoir Bolivarien.
En effet, le président Nicolas Maduro fait face depuis le 1er avril dernier à une vague de manifestations organisées par l’opposition de droite, qui contrôle le Parlement depuis décembre 2015, et souhaite que le chef de l’État quitte le pouvoir.
Exploitant des erreurs économiques du gouvernement, l’opposition vénézuélienne a réussi à rassembler de grandes manifestations pacifiques tout en organisant simultanément de minuscules rassemblements extrêmement violents au cours desquels des policiers et des manifestants ont été tués.
Ces marches de protestation se multiplient, mais étant donné qu’elles n’arrivent pas à emporter l’adhésion populaire, la droite semble vouloir provoquer une aggravation de la violence de rue pour obtenir une fracture interne et semer le chaos afin de favoriser une intervention étrangère dans le pays.
En moins de trois semaines, l’actuelle vague de manifestations a fait cinq morts et des dizaines de blessés, et l’opposition dénonce la répression des forces de l’ordre, qui ont arrêté plus de 200 personnes.
La phase insurrectionnelle consiste à attaquer des services publics, des écoles, des maternités et des établissements de santé, barrer les rues et les principales artères routières pour bloquer la distribution des aliments et paralyser l’économie.
À travers ses médias privés, majoritaires au Venezuela, la droite appelle ouvertement les militaires à mener un coup d’État contre le président élu.
Cependant, la situation n’a pas évolué comme prévu. Les quartiers populaires ne se sont pas joints à l’appel à renverser le président et les Forces Armées Nationales bolivariennes n’ont pas donné d’écho à ces appels répétés de renversement du pouvoir légal.
Quoiqu’en disent les médias occidentaux, entièrement acquis aux thèses anti-chavistes et utilisant la désinformation massive en faisant croire qu’une révolution est en marche contre Maduro, il y a une stratégie claire des forces minoritaires de droite soutenues par les États-Unis pour faire tomber le pouvoir bolivarien.
En effet, depuis l’élection du président Maduro, le pays subit une guerre économique qui vise à priver la population des biens essentiels, principalement les aliments et les médicaments. L’objectif est clair : provoquer l’exaspération des secteurs populaires jusqu’au débordement de rage et légitimer une intervention extérieure.
Certes, la baisse des prix du pétrole et une mauvaise gestion économique gouvernementale ont leur part de responsabilité, mais ne peuvent expliquer à eux seuls la très dure crise alimentaire, les incessantes pénuries, et la flambée des prix qui affligent le peuple et l’économie du Venezuela.
Une véritable guerre économique est menée par le secteur privé (80 % de l’économie) avec le soutien américain, contre la révolution bolivarienne.
Cette déstabilisation sociale, économique et politique savamment orchestrée rappelle en tout point celle que le Chili de Salvador Allende a subie en 1973.
D’emblée, début 2016, la nouvelle majorité législative de droite a annoncé son unique objectif : « sortir » Maduro du pouvoir en six mois. Pour le moment elle a échoué malgré ses soutiens économiques et médiatiques, tant au niveau national qu’international. En effet, une campagne d’information féroce est à l’œuvre en faveur de l’opposition anti-chaviste.
La presse occidentale fait passer le gouvernement vénézuélien légitime, en une dictature qu’il faut à tout prix renverser ou envahir. Une technique de désinformation déjà largement utilisée en Ukraine ou en Syrie.
Le but étant d’imputer systématiquement au gouvernement bolivarien les assassinats ou les sabotages économiques commis par la droite. Une droite loin d’être un parangon de démocratie et dont les leaders actuels sont les mêmes qui en avril 2002 avaient mené un coup d’État sanglant contre le président Chavez et qui ont ensuite organisé les violences de 2013 à 2016.
Évidemment, cette tentative de déstabilisation se fait en étroite collaboration avec Washington, qui n’a jamais caché son hostilité au gouvernement chaviste pour son émancipation de la tutelle américaine.
On se souvient ainsi que dès le 9 mars 2015, deux ans après l’accession à la présidence de Nicolas Maduro, aprés la mort suspecte d’Hugo Chavez, Barack Obama avait désigné par décret le Venezuela comme « une menace extraordinaire pour la sécurité nationale et la politique extérieure des États-Unis », ouvrant le terrain juridique à une possible intervention.
L’administration Trump quant à elle ne fait pas mieux, puisqu’elle vient d’infliger des sanctions financières décidées par le trésor américain contre le président et 6 juges de la cour suprême du Venezuela. Ils sont accusés d’être responsables de plusieurs décisions de justice qui ont « empiété » sur les pouvoirs du Parlement, contrôlé par l’opposition, et ont permis à l’exécutif de gouverner par des décrets d’urgence.
Cette tentative de renversement semble entrer dans le cadre plus global d’un projet visant à faire revenir l’ensemble de l’Amérique du Sud dans le giron américain.
C’est ce qu’a affirmé Nicolas Maduro début mai, dans une allocution télévisée, lorsqu’il a mis en garde son peuple contre le projet anglo-saxon de « printemps latino », en citant à plusieurs reprises les précédents libyens et syriens. Il a aussi clairement accusé « Les États-Unis d’avoir donné leur feu vert et leur approbation à un processus putschiste effronté en vue d’une intervention au Venezuela ».
Quelques jours plus tard, Maduro condamnait encore la politique du Président américain envers son pays : « Assez d’ingérence. Retourne chez toi, Donald Trump. Quitte le Venezuela », a-t-il martelé lors d’un discours télédiffusé en direct, ajoutant : « Retire tes mains sales d’ici ».
Des accusations reprises par d’autres figures sud-américaines connues pour leurs positions anti-impérialistes.
Ainsi, le 12 mai l’ex-présidente argentine Cristina Fernández de Kirchner, après Evo Morales, a dénoncé « la violence utilisée au Venezuela comme méthodologie pour arriver au pouvoir et renverser un gouvernement ». Depuis l’Équateur, l’ex-président Rafael Correa a rappelé que « le Venezuela est une démocratie. C’est par le dialogue, avec les élections, que doivent se régler les divergences ».
Un gouvernement vénézuélien soutenu aussi par la Chine et la Russie, dont le président Vladimir Poutine « a souligné le droit du peuple vénézuélien à choisir son destin sans intervention extérieure, face aux forces radicales qui peuvent compter avec le soutien de l’extérieur » selon un communiqué de la diplomatie vénézuélienne. Un président russe qui a qualifié cette campagne « d’illégitime et inadmissible ».
Pour l’instant la « révolution bolivarienne » semble encore assez forte pour opposer une belle résistance et empêcher un coup d’État « à la chilienne ».
Sur le plan sécuritaire des mesures fortes ont été prises et le président a annoncé qu’il avait activé une opération militaire, policière et civile appelée « Plan Zamora » et visant à contrer un éventuel putsch.
Du point de vue économique et social, la situation tend à s’améliorer avec la hausse des prix du pétrole et les mesures prises par le gouvernement qui a fourni en urgence des produits de première nécessité à plus de six millions de familles, a réactivé l’agriculture, et a appelé certains groupes du secteur privé à participer au redressement économique du pays.
Le pouvoir chaviste doit donc d’une part préserver la paix afin d’éviter à tout prix le déclenchement de la guerre civile souhaitée par la droite pro-américaine.
D’autre part, il doit reconstruire une majorité et apporter une réponse aux problèmes économiques qui tombent sur les épaules des plus modestes et des classes moyennes.
Le Parti Anti Sioniste apporte tout son soutien au gouvernement légitime du Venezuela face aux forces impérialistes qui souhaitent lui faire payer sa volonté d’indépendance et mettre la main sur ses ressources énergétiques.
Il appelle également le peuple vénézuélien à soutenir son gouvernement face à cette épreuve et à ne pas tomber dans le piège de la division et de la guerre civile de ceux qui souhaitent répliquer la situation syrienne ou ukrainienne.
Yahia Gouasmi
Président du Parti Anti Sioniste
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