Thursday, June 8, 2017

Fin de partie pour le Qatar ?

Publié sur Fin de partie pour le Qatar ?

C’est un incroyable bouleversement que connaît la région du Golfe depuis lundi dernier, date à laquelle le Bahreïn, l’Arabie Saoudite, les Émirats Arabes Unis et l’Égypte ont annoncé leur décision de rompre leurs relations avec le Qatar.

Le micro-état est donc lâché par ses amis arabes qui ont interdit tout contact terrestre, maritime et aérien avec lui, alors que les diplomates qataris ont 48 heures pour quitter ces quatre pays.

Cette crise diplomatique majeure est la plus grave depuis la création, en 1981, du Conseil de coopération du Golfe (Arabie Saoudite, Bahreïn, Émirats arabes unis, Koweït, Oman, Qatar).

Le mobile officiel invoqué est le « soutien au terrorisme » en direction d’Al-Qaïda, Daesh et la confrérie égyptienne des Frères musulmans, alors que pour les Saoudiens, Doha soutient aussi « les activités de groupes terroristes soutenus par l’Iran dans la province de Qatif », lieu de concentration de la minorité chiite du Royaume, ainsi qu’à Bahreïn, secoué depuis plusieurs années par des troubles prêtés à la majorité chiite de ce pays.

Cette crise a entrainé une forte chute des cours de la bourse de Doha, une augmentation des cours du pétrole (qui reste cependant légère pour le moment) et une panique parmi la population qatarie qui s’est ruée sur les supermarchés afin de préparer des réserves en cas d’aggravation de la crise.

Ces mesures sont « injustifiées » et « sans fondement », a réagi le ministère des Affaires étrangères du Qatar dans un communiqué. Elles ont été prises « en coordination avec l’Égypte » et ont un « objectif clair : placer l’État (du Qatar) sous tutelle, ce qui marque une violation de sa souveraineté » et est « totalement inacceptable », a-t-il ajouté.

Ces développements sont intervenus alors que les autorités qataries ont affirmé la semaine dernière avoir été victimes de « hackers » ayant publié sur le site internet de l’agence de presse officielle QNA de « faux propos attribués à l’émir cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani ».

Ces propos controversés rompaient avec le consensus régional sur plusieurs sujets sensibles, dont la guerre de succession qui se déroule en coulisse à Ryad pour préparer l’après Salman, mais aussi l’Iran, présenté comme un allié stratégique alors qu’il vient d’être accusé par l’Arabie Saoudite d’être « le fer de lance du terrorisme ». En effet, les monarchies du Golfe prêteraient au Qatar une volonté de rapprochement avec l’ennemi chiite et fer de lance de la Résistance à l’américano-wahhabo-sionisme.

Quelques minutes après le piratage, ces informations avaient été reprises en boucles par les médias arabes et occidentaux, ce qui semblait être le premier coup préparant la rupture à venir.

 

Quoiqu’il en soit, la mise au banc du Qatar arrange beaucoup d’acteurs, dont en premier lieu l’Arabie Saoudite, qui souhaite redorer son blason, terni par son soutien notoire aux groupes pseudo-djihadistes.

 

En effet, Ryad, premier parrain des groupes terroristes wahhabites de « Daesh and Co », tente de sortir de l’embarras depuis la multiplication des attentats en Europe et des appels de l’Occident à la sanctionner et à cesser toute coopération avec elle, pour son fort soutien au terrorisme mondial.

Riyad semble donc vouloir exploiter le différend avec le Qatar pour imputer exclusivement à ce pays la responsabilité de soutenir les groupes terroristes, dans le but de redorer son blason devant la communauté internationale.

 

Le facteur religieux entre aussi en compte, avec d’un côté l’idéologie wahhabite que les Saoudiens veulent imposer à tout le monde musulman et, de l’autre, l’Islam des Frères musulmans que soutient le Qatar (et la Turquie). Les Frères musulmans sont perçus par les wahhabites comme leur principal ennemi (après les chiites), mais aussi par le gouvernement de l’Égypte, fief historique du mouvement qui est la bête noire du régime. Ce qui explique l’implication du Caire dans cette offensive anti-qataris.

L’autre grand bénéficiaire de la crise actuelle est évidemment l’entité sioniste criminelle israélienne, qui se frotte les mains et souhaite tirer profit de la situation.

En effet, le ministre israélien de la défense et criminel de guerre Avigdor Lieberman, a estimé lundi que la rupture des principales monarchies du Golfe et de l’Égypte avec le Qatar ouvrait la porte à « de nombreuses possibilités de coopération dans la lutte contre le terrorisme ».

La scission avec le Qatar « est encore une nouvelle illustration du fait que même les États arabes comprennent que le danger réel sur la scène régionale ne vient pas d’Israël, des Juifs ou du sionisme, mais du terrorisme », a déclaré le ministre, ajoutant que « l’État d’Israël est vraiment ouvert à la coopération, la balle est maintenant dans l’autre camp ».

Une véritable invitation à la normalisation officielle des relations entre l’entité sioniste criminelle et ses vassaux du Golfe.

L’autre raison de se réjouir pour Tel-Aviv est le fait que la pression exercée sur le Qatar va l’obliger à cesser tout soutien au Hamas palestinien, membre des Frères musulmans, et protégé de Doha.

 

Cette crise est aussi une bonne nouvelle pour le Yémen, car le Qatar a aussi été exclu de la coalition militaire américano-saoudienne qui ravage le pays depuis de longs mois.

La Syrie aussi peut bénéficier de cette situation, car le Qatar, désormais dans le viseur, va certainement devoir cesser son soutien aux groupes terroristes affiliés à Al-Qaïda, dont le Front Al-Nosra.

Idem pour la Libye qui a toutes les raisons de se réjouir compte tenu des liens entre l’Émirat et les groupes djihadistes qui ont détruit le pays et y sévissent encore.

C’est aussi une bonne nouvelle pour les populations des pays de la région qui ont été victimes des tentatives de déstabilisation du Qatar (qui avait pris en main les « printemps arabes »), de par son soutien aux djihadistes ainsi qu’à travers sa chaîne de propagande et de désinformation « Al Jazeera ».

 

Du côté des réactions face à ce séisme diplomatique, la Turquie, proche alliée du Qatar tout en entretenant de bons rapports avec l’Arabie Saoudite et les pays du Golfe, a proposé son aide pour faciliter un règlement, exhortant les pays du Golfe à résoudre leurs problèmes par « les négociations, le dialogue et la communication ».

L’Iran aussi a appelé au dialogue, tout en jugeant « inacceptables les sanctions imposées » au petit émirat à qui il a offert l’accès à ses ports et à son ciel.

Réaction prudente et mesurée du président Poutine, qui, tout en évitant de prendre parti, a déclaré que Moscou était pour le dialogue entre le Qatar et les pays arabes qui ont rompu les liens avec Doha.

 

C’est surtout du côté américain que les regards se tournent. Le chef de la diplomatie, Rex Tillerson, s’est contenté, d’appeler au dialogue et à la raison pour préserver les intérêts de chacun. Il n’a pas condamné ce blocus qui frappe un pays allié, ni annoncé des mesures de désescalade de la crise.

Cette tiédeur dans la réaction US a été perçue comme un encouragement et une approbation envers ses alliés arabes pour continuer à agir dans le même sens.

Cette attitude de Washington prouve que la décision d’isoler le Qatar a probablement été prise d’un commun accord avec l’Administration US et que le sort de l’Émirat a été scellé à l’occasion du voyage de Trump en Arabie Saoudite, en avril dernier.

C’est d’ailleurs ce que vient de confirmer dans des termes à peine voilés le président Trump dans un tweet où il affirme : « Durant mon récent voyage au Moyen-Orient, j’ai déclaré qu’il ne pouvait plus y avoir de financement de l’idéologie radicale. Les dirigeants ont pointé du doigt le Qatar ». Il a ensuite espéré que l’isolement du petit émirat soit « le début de la fin de l’horreur du terrorisme ».

C’est en effet après la visite de Trump à Riyad que les liens entre le Qatar et ses voisins saoudiens et émiratis ont commencé à se tendre, alors qu’aucun fait récent ne justifiait cela. Il s’agit probablement d’un scénario déjà prévu, qui n’attendait que le feu vert du nouveau président US.

Il semblerait qu’on soit devant un plan visant à redistribuer les cartes au Moyen-Orient en faisant sortir le Qatar du jeu régional et du rôle qu’on lui avait confié.

La prochaine étape pourrait être un changement de régime, une façon de faire table rase du passé qatari et de repartir sur de nouvelles bases, mais il est aussi possible qu’on s’achemine vers une intervention militaire dirigée par une coalition égypto-saoudienne.

À moins que l’émir du Qatar n’accepte la dizaine de conditions que vient de lui proposer, mardi 6 juin, l’Arabie Saoudite via la médiation koweïtienne, et qu’il est sommé d’exécuter sous 24 heures. Parmi ce diktat figure la rupture de ses relations diplomatiques avec l’Iran, la mise à la porte de tous les membres du Hamas et le blocage de leurs comptes bancaires ainsi que l’interdiction de toute transaction avec eux ou des établissements qui leur sont liés.

 

Le Parti Anti Sioniste suit les développements de la situation avec attention et ne doute guère que la main américano-sioniste soit derrière ce complot contre le Qatar.

Un Qatar qui est victime d’un brusque retour de bâton de l’histoire, lui qui est responsable de bien des maux qui ont touchés ces dernières années les peuples musulmans du Maghreb et du Moyen-Orient.

Comme l’a si bien affirmé un journaliste algérien du site « Algérie patriotique », « Le piège que le Qatar s’est, pendant des années, attaché à tendre aux différents pays arabes indociles, pour les détruire de l’intérieur, a fini par se refermer sur lui-même ».

Après avoir été l’un des principaux acteurs utilisés par l’Empire pour sous-traiter la déstabilisation de la région en sponsorisant le terrorisme en Syrie, Irak, Yémen, Egypte, Libye, ou en étant à la direction des opérations de propagande médiatique des pseudo-révolutions arabes qui ont mis à feu et à sang les pays concernés, l’émirat va semble-t-il, être sacrifié sur l’autel des intérêts américano-sionistes.

Quant à son ancien alter ego saoudien qui vient de le trahir, son arrogance l’aveugle tellement qu’il ne perçoit pas ce que tout le monde a bien compris, Parti Anti Sioniste en tête : il est le prochain sur la liste.

 

Yahia Gouasmi Président du Parti Anti Sioniste
Yahia Gouasmi
Président du Parti Anti Sioniste

 

 

 

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