Publié sur Tension maximale entre les États-Unis et la Corée du Nord
La crise entre la Corée du Nord et les États-Unis atteint désormais son paroxysme et fait craindre à beaucoup une confrontation qui pourrait s’avérer être catastrophique pour l’ensemble de la planète.
Dernier épisode en date, dimanche dernier 3 septembre lorsque Pyongyang a annoncé avoir procédé à son sixième essai nucléaire en testant une bombe à hydrogène (bombe H), destinée à être montée sur un missile balistique intercontinental (ICBM) que le pays affirme avoir mis au point.
L’agence de presse officielle nord-coréenne KCNA, qui a rapporté l’évènement, a aussi annoncé que la bombe « d’une puissance sans précédent » marquait l’« occasion très importante d’atteindre le but final qui est de parachever la force nucléaire de l’État ».
L’essai en question serait près de dix fois plus puissant que les précédents et a provoqué un séisme d’une magnitude de 6,3 ressentit jusque dans des régions frontalières du nord-est de la Chine.
Ce test a mis en émoi la communauté internationale (notamment les pays occidentaux), qui se remettait à peine du tir effectué mardi 29 août par Pyongyang, d’un missile balistique de portée intermédiaire au-dessus du Japon, s’attirant les condamnations de plusieurs pays, au premier rang desquels les États-Unis et le Japon, envers lesquels le ressentiment nord-coréen est très fort.
La République populaire démocratique de Corée avait alors indiqué qu’il s’agissait d’une réponse aux exercices militaires conjoints menés par les États-Unis et la Corée du Sud et que d’autres tirs suivraient, avec le Pacifique pour cible.
Un mois plus tôt, Pyongyang avait mené deux tests d’ICBM qui semblaient avoir mis une bonne partie du continent américain à sa portée et qui avaient provoqué la colère du président Donald Trump qui avait alors promis de déchaîner « le feu et la colère » sur la Corée du Nord. Ce à quoi Pyongyang répliquait en promettant de tirer une salve de missiles à proximité de Guam, cette île où vivent environ 160.000 personnes, située à 3500 km de la Corée du Nord, et qui est un avant-poste stratégique de l’armée américaine sur la route de l’Asie.
Aujourd’hui, après ce dernier essai nucléaire, la tension est à son comble, et pendant que Washington bombe le torse en plaidant avec ses alliés devant le conseil de sécurité de l’ONU pour des sanctions « les plus fortes possible », Pyongyang ne se laisse pas intimider et affirme que ses tirs de missiles et essais nucléaires ne cesserons pas tant que les « provocations » US continueront.
C’est le sens des propos tenus mardi dernier 5 septembre par l’ambassadeur nord-coréen à l’ONU, Han Tae Song, qui affirmait : « Les récentes mesures d’autodéfense prises par mon pays sont un paquet cadeau adressé à personne d’autre que les États-Unis, qui en recevront d’autres tant qu’ils poursuivront leurs provocations imprudentes et tentatives futiles. »
Pour Han Tae Song, « les pressions ou les sanctions ne marcheront jamais. La Corée du Nord ne mettra en aucune circonstance sa dissuasion nucléaire sur la table des négociations, ni ne fera ne serait-ce qu’un centimètre en arrière sur le chemin du développement de sa force nucléaire, à moins que la politique hostile et la menace nucléaire des USA contre mon pays soient complètement éradiquées ».
Car évidemment, loin d’être le personnage irrationnel que la presse occidentale décrit, le président nord-coréen Kim Jong-un ne développe pas un missile intercontinental et des charges nucléaires pour détruire la Corée du Sud, le Japon ou une ville américaine, comme le prétendent ses médias. Il sait bien que toute attaque de ce genre donnerait lieu à des représailles foudroyantes qui détruiraient son pays en quelques heures.
En réalité, la Corée du Nord veut à tout prix se doter de l’arme nucléaire pour garantir sa sécurité et sacraliser son territoire. Le pays tient à son autonomie et souhaite définir seul ses destinées politique, économique et militaire.
Par ailleurs quand on se souvient que lors de la guerre de Corée (1950-1953), entre 20 et 30% de la population nord-coréenne avait était exterminée par les bombes américaines, on comprend mieux la paranoïa et le ressentiment à l’égard de Washington qui ne cesse de le provoquer depuis 65 ans.
Ce sentiment de menace est également largement exacerbé par les exercices menés chaque année près de ses frontières par des dizaines de milliers de soldats américains et sud-coréens, qui comportent des simulations d’invasion de la capitale nord-coréenne.
Quand on sait que les USA possèdent 15 bases militaires en Corée du Sud munies d’armes de destruction massive, dont deux sont situées juste à la frontière avec la Corée du Nord, on comprend mieux l’attitude quelque peu nerveuse de cette dernière.
Surtout quand on connaît le sort que réserve l’ « Empire » a tout pays qui ose lui résister et souhaite garder son indépendance, sans se soumettre à l’ordre mondial américano-sioniste.
Face à cette crise, les réactions internationales sont partagées. Bien que les pays occidentaux aboient à l’unisson avec Washington contre la menace coréenne, ils ont également conscience de la dangerosité de la situation. Car si Donald Trump a réaffirmé qu’une intervention militaire contre Pyongyang, et même un recours à la force nucléaire, pouvaient être envisagés, il s’agit d’options que refusent la plupart des pays, conscients que des représailles nord-coréennes feraient également des milliers de morts (notamment au Japon et en Corée du Sud où vivent des centaines de milliers d’occidentaux) et que la situation pourrait même dégénérer en conflit mondial.
Ainsi, la plupart des chefs d’états sérieux appellent à l’apaisement, tel le président russe Vladimir Poutine qui s’est dit mardi dernier 6 septembre opposé à de nouvelles sanctions contre Pyongyang, les jugeant « inutiles et inefficaces », tout en prévenant que « s’engager dans une hystérie militaire » autour de la Corée du Nord pourrait « aboutir à une catastrophe planétaire ».
C’est d’ailleurs la position des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud), qui ont appelé à rechercher une solution à la table des négociations, tout en condamnant le dernier essai, et ont exprimé leur préoccupation face à la « tension qui demeure depuis longtemps autour du problème nucléaire sur la péninsule coréenne ».
La Chine, acteur majeur de cette crise, compte tenu de ses relations avec Pyongyang dont elle est le protecteur et allié principal, joue l’apaisement et appelle donc au dialogue, tout en refusant fermement toute intervention militaire contre la Corée du Nord.
On se souvient ainsi que le 31 août dernier, le porte-parole du ministère de la Défense chinois Ren Guoqiang avait affirmé que « la Chine n’acceptera[it] jamais une guerre ou le chaos à ses portes », en référence aux tensions liées à la Corée du Nord.
Autre réaction prévisible, celle de l’entité sioniste, fidèle à elle-même, qui attise les flammes de la discorde comme à son habitude. Ainsi, lundi dernier 5 septembre, le ministère israélien des Affaires étrangères a demandé une « réponse internationale décisive », alors que l’ancien chef du Renseignement Militaire Israélien, le général Amos Yadlin avait déclaré la veille que les États-Unis devraient lancer une attaque préventive contre la Corée du Nord afin de l’empêcher de continuer à développer des capacités d’armes nucléaires. Ce dernier a trouvé le moyen de lier la situation à la République Islamique d’Iran, véritable obsession des dirigeant sionistes, en déclarant : « La réponse internationale menée par les USA devant les provocations du régime nord-coréen, met en lumière comment il se comportera envers le régime iranien sur ses efforts nucléaires dans un futur proche ».
Le Parti Anti Sioniste appelle à la retenue et au dialogue face à cette situation qui pourrait très vite dégénérer vers une guerre planétaire.
La solution pourrait être celle que propose le journaliste Yann Rousseau du quotidien « les échos » : « Après avoir tout tenté et tout échoué pour casser la dynamique de Pyongyang, il serait temps pour les grandes capitales occidentales de changer de stratégie et d’envisager l’idée d’une Corée du Nord puissance nucléaire. Ce serait l’occasion de renouer un dialogue, de rassurer le régime sur sa sécurité et de l’aider à envisager des réformes économiques dont la population a tant besoin ».
Mais il ajoute aussi avec lucidité que la situation n’est pas aussi simple et se demande si « les autres acteurs du dossier nord-coréen ont vraiment envie de casser ce climat de tension permanente dans la péninsule ? » Selon lui, la réponse est négative, car « pour Washington, Séoul ou Tokyo, il justifie la présence de bases américaines dans la région alors que pour Pékin, il permet de retarder toute évolution du régime nord-coréen que la Chine redoute de voir, un jour, réunifié avec un Sud pro-américain ».
Yahia Gouasmi
Président du Parti Anti Sioniste
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