Arabie Saoudite: le régime est en état d’alerte

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Sur les sites de réseaux sociaux, les résidents de la capitale saoudienne rapportent que le régime a mobilisé toutes ses forces et services de sécurité, sans pour autant déclarer, officiellement l’état d’urgence, ont rapporté des sources locales .

En revanche, nous avons appris que « les forces armées du régime des Saoud  ont déclenché une campagne d’arrestation sauvage des  véhicules civils », c’est ce que rapportent des témoins, sur les réseaux sociaux.

Un citoyen saoudien a rapporté sur son compte Twitter:

« Jamais Riyad n’a connu, dans son histoire une pareille mobilisation sécuritaire. Le Prince Motaab (ndrl: chargé de Riyad)  refuse d’exécuter les directives du prince héritier, notamment celle de déployer les forces de la garde nationale dans les rues de Riyad ».

Un autre tweeter saoudien a écrit sur son compte :

« Riyad ressemble ce soir à une caserne militaire. Dans chaque véhicule militaire se trouve un soldat afin de donner l’impression que le nombre des militaires est important,  et tous les dix mètres il y a une patrouille. Le régime est très anxieux et il craint le pire ».

Cela dit, 2 autres Tweeters saoudiens ont indiqué que :

« Les forces de la garde nationale saoudienne sont en état d’alerte  dans les bâtiments de la garde depuis 7 heures du matin ».

Signalons que Riyad n’est pas la seule ville du pays qui se trouve en proie à une telle tension,  la ville de Jizan, située au sud du royaume, où les résidents rapportent que les autorités saoudiennes ont effectué plus de 10 patrouilles  devant la mosquée Chakireen connait la même agitation. Il s’agit de l’une des 14 mosquées qui a appelé à soutenir le  « Mouvement du 15 septembre »,  après les prières du soir afin de déclencher le mouvement.

Toujours selon des Tweets de l’opposition saoudienne, les  plus importantes revendications du mouvement sont :

résoudre les crises  du chômage, de la pauvreté et du logement, lutter contre les crimes  et la drogue,

lutter contre la désintégration familiale et l’injustice contre les femmes et les catégories vulnérables,

améliorer le niveau de services, surtout celui de la santé et de l’éducation, libérer les prisonniers politiques et régler le problème de la corruption administrative et financière.

Alors que les appels à la mobilisation pour soutenir le mouvement se sont limités aux réseaux sociaux en particulier Twitter, les autorités saoudiennes, quant à elles, elles ont eu recours aux médias officiels et non officiels pour saper le mouvement ainsi qu’à des prédicateurs wahhabites afin de d’interdire toute participation à ces manifestations. Ne lésinant pas sur les moyens, elles ont engagé des journalistes, des politiciens et voire des diplomates de pays amis pour porter atteinte à l’image du mouvement et essayer de minimiser son  importance.

Parmi les comptes Twitter actifs du  Mouvement du 15 septembre, signalons celui du militant  de l’opposition saoudienne, Ghanim al-Dosari, connu sous le nom du Vainqueur des Saoud qui n’a pas cessé de diffuser des vidéos sur ce qui se passe dans les rues de la capitale. Il a, notamment écrit :

« Je jure par Dieu que beaucoup d’agents de  police, de professeurs d’université, et de médecins communiquent avec moi et souhaitent la réussite du mouvement ».

Nous venons d’apprendre que le week-end dernier, 2 défenseurs saoudiens des droits de l’Homme ont été arrêtés, il s’agit de M. Abdelaziz al-Shubaily et de M.Issa al-Hamid, alors qu’une campagne contre des dissidents se poursuit en Arabie saoudite, ont indiqué, mardi des ONG. Les 2 hommes sont membres fondateurs de l’Association Civil and Political Rights (ACPRA), dissoute en 2013 et interdite depuis.

Des sources citées par le Gulf Center for Human Rights (GCHR) ont précisé que leur arrestation est liée à des condamnations judiciaires prononcées contre eux.

En janvier 2017, une cour spéciale avait confirmé la condamnation à huit ans de prison de M. Shubaily pour avoir appelé à des manifestations et menacé l’ordre public.

En décembre 2016, un autre tribunal avait alourdi une peine de prison contre M. Hamid, condamné au total à 11 ans pour propagation de fausses nouvelles et atteinte à l’image de l’Etat.

Dans un communiqué, Amnesty International a condamné l’arrestation des deux hommes.

« C’est un moment sombre pour la liberté d’expression en Arabie saoudite. Ces deux arrestations ont confirmé nos craintes selon lesquelles le nouveau leadership (sous le prince héritier Mohammed ben Salmane) est déterminé à écraser le mouvement des droits de l’Homme dans le royaume », a affirmé Samah Hadid, directrice d’Amnesty pour le Moyen-Orient.

Avant MM. Shubaily et Hamid, au moins 20 personnes, dont des prédicateurs influents et des intellectuels, avaient été arrêtés en Arabie saoudite lors d’une campagne lancée le 9 septembre contre des dissidents.

Le Parti Anti Sioniste n’est guère étonné du cours que prennent les événements sur le sol saoudien et qui sont en passe de prendre une ampleur telle que les monarques archaïques ne sauraient y faire face avec tout l’appareil de répression dont ils disposent.

Nous encourageons et soutenons tout mouvement qui prône la justice sociale et qui refuse et rejette toute injustice et toute soumission quelle que soit sa nature.

Nous suivons de près l’évolution de cette situation et nous mettons en garde, une fois de plus les monarques saoudiens contre tout durcissement dans leur prise de position quant aux revendications populaires, légitimes.

Quelle que soit la profondeur des ténèbres, la lumière finit toujours par percer…

 

Yahia Gouasmi
Président du Parti Anti Sioniste

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