Sunday, September 24, 2017

Référendum au Kurdistan irakien : 1er pas vers un nouvel Israël au Moyen-Orient

Publié sur Référendum au Kurdistan irakien : 1er pas vers un nouvel Israël au Moyen-Orient

Il semblerait que le vieux projet américano-sioniste de création d’un grand Kurdistan à cheval sur l’Irak, l’Iran, la Turquie et la Syrie ait été remis à l’ordre du jour par l’Empire.

Première étape : le référendum d’indépendance prévu le 25 septembre au Kurdistan irakien.

 

En effet, le parlement du Kurdistan irakien, qui ne s’était pas réuni depuis deux ans, s’est prononcé la semaine dernière à une très large majorité en faveur de la tenue de ce référendum, suscitant ainsi l’ire des pays de la région, dont l’Irak, l’Iran et la Turquie. La Ligue arabe s’est également prononcée en défaveur de ce référendum ainsi que l’ONU et l’administration américaine. En revanche, l’entité sioniste israélienne soutient quant à elle cette initiative.

Cette décision est fortement contestée par le gouvernement central irakien qui menace de recourir à la force contre les Kurdes en cas de tenue de ce scrutin qu’il souhaite vivement empêcher, estimant à juste titre qu’il menace l’unité nationale et l’intégrité territoriale du pays.

Ainsi, le vice-président irakien Nouri al Malicki a insisté sur la nécessité de l’annuler ou de le reporter, jugeant qu’il était contraire à la constitution du pays, et a prévenu que Bagdad ne tolérerait pas la formation d’un « second Israël » à l’intérieur de ses frontières.

Les autres pays concernés ne sont pas moins opposés à ce vote, à commencer par l’Iran voisine, qui a menacé dimanche 16 septembre dernier de fermer sa frontière avec la région autonome du Kurdistan irakien et de mettre fin à tous ses accords de sécurité avec celle-ci si elle venait à proclamer son indépendance.  » La sécession de la région kurde avec l’État irakien signifierait [pour l’Iran] la fermeture de tous les postes-frontière  » avec cette nouvelle entité, a déclaré à la télévision le secrétaire du Conseil suprême de la sécurité nationale iranien, Ali Shamkhani. L’Iran, qui compte une importante minorité kurde, a dit à plusieurs reprises son opposition à ce référendum, mais s’était contenté jusque-là d’exhorter les autorités de la province autonome à renoncer à leur projet.

La Turquie, confrontée depuis des années à la rébellion kurde déclare également son opposition.

Le Premier ministre turc, Binali Yildirim, a annoncé samedi 23 septembre qu’Ankara allait prendre des mesures politiques et économiques en réponse au référendum.

 

Selon le journal turc « Harriet », Yildirim a déclaré qu’« en réponse au référendum d’indépendance du Kurdistan irakien, nous prendrons des mesures en étroite collaboration avec Bagdad, Téhéran et les autres pays voisins. Ces mesures concerneront les secteurs diplomatiques, politique, économique et sécuritaire ».

Le Conseil de sécurité nationale turc (MGK) s’est réuni, vendredi 22 septembre au soir pour examiner les moyens possibles pouvant exhorter l’administration du Kurdistan à renoncer au référendum prévu ce lundi et qu’il a jugé « illégitime » et « inacceptable  », en indiquant également que ce vote aurait des « conséquences indésirables pour la région ».

L’insistance des responsables kurdes à organiser ce scrutin malgré tous les conseils amicaux « aura un prix », a déclaré le ministère turc des Affaires étrangères dans un communiqué, appelant Erbil, la capitale de la région autonome du Kurdistan, à renoncer à cette « approche erronée ».

Ce referendum a eu pour effet de réunir ces trois pays qui font désormais front commun dans leur opposition au projet.

En effet, La Turquie, l’Iran et l’Irak ont appelé jeudi les autorités du Kurdistan irakien à annuler le référendum, faute de quoi ils envisageraient de se concerter sur des mesures de rétorsion.

Les chefs de diplomatie des trois pays ont tenu une réunion à New York en marge de l’Assemblée générale des Nations unies, au cours de laquelle ils ont réitéré leur « opposition sans équivoque au référendum », selon un communiqué du ministère turc des Affaires étrangères diffusé jeudi matin.

De son côté, le Conseil de sécurité de l’ONU a exprimé jeudi dans un communiqué « sa préoccupation face à l’impact potentiellement déstabilisateur du projet du gouvernement régional du Kurdistan de tenir de manière unilatérale un référendum la semaine prochaine ».

L’administration américaine semble pour le moment contre l’idée de ce scrutin comme le prouvent les déclarations de la porte-parole du département d’État Heather Nauert qui affirme que « les États-Unis s’opposent fortement au référendum sur l’indépendance du Gouvernement régional du Kurdistan d’Irak, prévu le 25 septembre ».

En août dernier, les USA avaient demandé au gouvernement autonome du Kurdistan de repousser le scrutin, mais ce dernier avait ignoré les appels à la suspension lancés par la communauté internationale, qui redoute une montée des tensions susceptibles d’interférer avec la guerre en cours contre le groupe État islamique en Irak et en Syrie.

Pour le moment, seule l’entité sioniste criminelle s’est exprimée en faveur de la tenue de ce scrutin. « Israël soutient les efforts légitimes du peuple kurde à la création d’un État », a ainsi déclaré le 12 septembre le Premier ministre et criminel de guerre israélien Benjamin Netanyahou.

Par ailleurs, plusieurs responsables israéliens ont multiplié ces derniers jours les prises de positions en faveur du scrutin, des propos accueillis avec joie à Erbil, où des drapeaux israéliens ont été aperçus.

À trois jours du référendum, le président de la région autonome, Massoud Barzani, a écarté la possibilité d’annuler le vote malgré l’opposition internationale.

Pourtant au sein, même du Kurdistan irakien il n’y a pas consensus sur la question, et le désaccord existe, opposant d’ailleurs la métropole d’Erbil à celle de Souleimanyeh qui n’est pas totalement pro-Barzani. Les opposants kurdes à la tenue du référendum ont pour argument de dire que les “structures du Pays”, n’existent pas, concernant la gestion économique, administrative, et que les disparités sont évidentes sur le territoire. Ils dénoncent également l’absence de fonctionnement démocratique et la concentration du pouvoir entre les mains d’un homme, Barzani, de son clan politique et de son parti. Ce dernier a d’ailleurs refusé le scrutin populaire depuis longtemps.

Par ailleurs, une partie de la population Turkmène, présente sur ce territoire, et soutenue par la Turquie, est également opposée au projet d’indépendance. Les Turkmènes et les Arabes refusent l’inclusion de Kirkouk et d’autres régions contestées dans le référendum.

 

Le Parti Anti Sioniste condamne la tenue de ce referendum qui revêt une importance capitale, car il est une étape vers la création d’un grand Kurdistan regroupant 30 millions de kurdes disséminés à travers toute cette région, dont il menace encore plus la stabilité, déjà mise à mal par la guerre américano-sioniste contre l’Irak et la Syrie, ainsi que l’occupation de la Palestine.

Il s’agit en réalité d’un « plan B », visant à remplacer les mercenaires de « Daesh and Co » lamentablement défaits par les forces de l’Axe de la Résistance, et implanter un nouvel « Israël » dans la région, afin de mieux la contrôler et de garantir les intérêts de l’Empire.

Il s’agira de finir de détruire simultanément l’Irak et la Syrie, en créant un « Kurdistan », sur un territoire reliant Erbil et Kirkouk à la Méditerranée.

Pour l’entité sioniste, à qui Barzani offre son futur état sur un plateau, cette configuration lui permettra de se positionner aux portes de l’Iran.

Quant aux Occidentaux, malgré leur opposition de façade, nous ne nous y trompons pas. En effet, ils soutiennent clairement ce plan de partition de la région, comme le démontre leur soutien financier, logistique et militaire envers les kurdes, même s’ils estiment pour le moment que le timing n’est pas encore propice.

À moins que les responsables américains, sentant proche la fin de l’entité sioniste israélienne, comptent la remplacer par une nouvelle entité (Kurde), garante de leurs intérêts dans la région.

Quoi qu’il en soit, nul doute que nos médias aux ordres vont bientôt commencer leur opération de propagande visant à nous expliquer que le peuple kurde a besoin d’un pays, alors qu’ils continueront à garder le silence au sujet du peuple palestinien à qui on refuse ce même droit depuis des décennies.

 

Yahia Gouasmi Président du Parti Anti Sioniste
Yahia Gouasmi
Président du Parti Anti Sioniste

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