Publié sur Quand un grand groupe français travaillait avec Daesh & Co
Suite à l’infraction commise par le géant français de la cimenterie, Lafarge, Bercy a déposé plainte en octobre dernier au parquet de Paris. En effet, Lafarge serait accusée d’avoir continué son activité en Syrie, et ce, en dépit des interdictions imposées par l’Union européenne.
Cette accusation fait écho aux révélations du journal » Le Monde », qui avaient fait polémique en juin dernier.
Le quotidien français évoquait alors les possibles arrangements entre la cimenterie de Jalabiya (nord de la Syrie), gérée par une filiale locale de Lafarge, et l’organisation de l’État islamique (EI) en 2013 et 2014, pour faire fonctionner ce site qui est le meilleur investissement du groupe. Selon le quotidien, des responsables de la filiale, Lafarge Cement Syria, seraient en contact direct avec la maison-mère, à Paris.
Ces révélations s’appuient sur les témoignages d’anciens employés et des courriels internes révélant de « troubles arrangements », alors que l’organisation « État Islamique » gagnait du terrain et devenait incontournable dans la zone.
Une source proche du dossier à l’AFP a expliqué que : « la plainte du ministère de l’Économie portait sur une interdiction d’acheter du pétrole en Syrie, imposée par l’Union européenne en 2012, dans le cadre d’une série de sanctions contre le gouvernement de Bachar al-Assad ».
Puis d’ajouter que : « celle-ci vise aussi l’interdiction de toute relation avec les « organisations terroristes présentes en Syrie ».
Cela a ainsi permis au parquet de Paris d’ouvrir une enquête préliminaire, en octobre dernier, et de saisir le Service national de douane judiciaire (SNDJ), a indiqué une source judiciaire.
Les infractions liées à ces restrictions sont prévues par le Code des douanes et peuvent être condamnées d’une peine de prison allant jusqu’à cinq ans et d’une amende conséquente. Sollicité par l’AFP, le groupe Lafarge Holcim, issu de la fusion de Lafarge et du Suisse Holcim en 2015, a annoncé jeudi dernier qu’il aspirait à « établir la réalité des faits sur ses activités en Syrie », affirmant avoir lancé une enquête interne approfondie qui est « actuellement en cours ».
Puis d’ajouter : « Nous collaborerons, par ailleurs à l’enquête menée sous l’autorité du procureur, et apporterons toutes informations requises dans ce cadre ».
Pour sa part, l’ONG Sherpa, qui défend les victimes de « crimes économiques » a déposé une plainte avec constitution de partie civile, en novembre dernier, s’appuyant sur des témoignages d’anciens employés de l’usine.
Cette plainte a pour but d’obtenir l’ouverture d’une enquête qui sera menée par un juge d’instruction qui visera, plus largement, des faits de financement du terrorisme, une complicité de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité, une mise en danger délibéré d’autrui, une exploitation du travail d’autrui et une négligence.
D’après le quotidien, « un certain Ahmad Jaloudi est envoyé par Lafarge à Manbij, pour obtenir des autorisations de l’EI, afin de laisser passer les employés aux checkpoints ». Le Monde a diffusé un extrait de courriel entre cet intermédiaire et le PDG de la filiale syrienne de Lafarge, puis un autre message adressé au directeur de la sûreté du groupe, à Paris.
Il mentionne qu’un laissez-passer cacheté du tampon de l’EI permettait aux camions de circuler, pour approvisionner le site et laissait supposer le paiement de taxes. Enfin, il a relaté l’intervention d’intermédiaires et de négociants pour vendre au cimentier, du pétrole raffiné par l’EI. L’organisation djihadiste avait fini par prendre le contrôle du site en septembre 2014.
« En Syrie comme ailleurs, la priorité du groupe a toujours été la sécurité de nos collaborateurs et de leurs familles », avait réagi Lafarge au moment de la plainte de Sherpa. Le groupe avait souligné que c’était un employeur important, dans la région qui jouait un rôle vital pour les Syriens dans cette usine, « car elle leur fournissait les matériaux de construction essentiels à leurs besoins en matière de développement et d’urbanisation ».
« Il est temps que Lafarge réponde judiciairement des faits scandaleux qui lui sont reprochés », a déclaré l’avocate de Sherpa, Me Marie Dosé. « Nous attendons la désignation d’un juge d’instruction pour que des investigations liées à son comportement en Syrie et ses liens avec l’EI puissent être diligentées dans les meilleurs délais », a-t-elle ajouté.
Le Parti Anti Sioniste s’insurge contre les inqualifiables agissements de la cimenterie Lafarge, pour qui la fin justifie les moyens, et qui va jusqu’à collaborer avec des terroristes avérés pour réaliser » des profits » sur la souffrance d’un peuple en guerre !
Nous espérons que la justice fera son travail et qu’elle fera éclater la vérité dans cette affaire, afin que justice soit rendue et que cela serve de leçon à tous les opportunistes qui osent profiter du malheur et de la détresse d’autrui.
Quelle incohérence lorsque l’on voit que des entreprises sont sanctionnées quand elles osent commercer avec la République Islamique d’Iran, qui respecte pourtant toutes les règles du droit international, alors que d’autres se permettent impunément de nouer des relations avec des organisations d’assassins telles Daesh & Co.
Pour une société comme Lafarge, qui a été démasquée au grand jour, ce qui explique qu’il n’y a pas d’autre choix que de la sanctionner pour garder un semblant de cohérence devant l’opinion publique, combien d’autres continuent à s’acoquiner avec les groupes sanguinaires qui sévissent au Moyen-Orient ?
Yahia Gouasmi
Président du Parti Anti Sioniste
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