Tuesday, January 24, 2017

L’Egypte joue serré

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egypte-saoud

egypte-saoudLa haute cour administrative égyptienne a confirmé lundi 16 janvier dernier l’annulation de l’accord de rétrocession par Le Caire des deux iles de « Tiran » et « Sanafir », situées à l’entrée du golfe d’Aqaba, sur la mer rouge.

Sa décision, votée à l’unanimité, a confirmé l’invalidité de cet accord et reconnu la souveraineté égyptienne sur les deux îles en question, contrairement à ce qu’affirmait le gouvernement qui avait annoncé leur rétrocession à l’Arabie à l’occasion d’une visite au Caire du roi saoudien Salman en avril dernier.

Cette rétrocession avait été annoncée alors que l’Arabie s’affirmait comme l’un des principaux soutiens à l’Égypte, en injectant des milliards de dollars en aides et investissements afin de soutenir une économie en proie à une crise sérieuse.

Elle avait été annulée en juin dernier par le Conseil d’État et le gouvernement avait alors fait appel.

Les défenseurs de cette décision mettent en avant le fait qu’elle permettrait la réalisation de projets bénéfiques pour les deux pays, telle la construction d’un pont sur la mer rouge permettant des échanges directs entre la Péninsule arabique et le continent africain.

Cependant, le gouvernement avait sous-estimé les réactions hostiles à cette décision, qui avait provoqué une violente controverse et déclenché de nombreuses manifestations de la part d’une population y voyant un abandon de souveraineté territoriale.

Situées au nord de la mer Rouge à l’entrée du Golfe d’Aqaba, bras de mer donnant accès à la Jordanie et Israël, ces deux rochers inhabités ont une importance stratégique tant pour l’Arabie Saoudite que pour l’Égypte, mais aussi pour l’entité sioniste.

Elles avaient été concédées provisoirement en 1950 par le roi al Saoud d’Arabie au roi Farouk d’Égypte pour qu’il les défende, après la conquête du Néguev par Israël en 1949.

Après la guerre israélo-arabe de 1967, elles sont passées sous contrôle de l’Entité sioniste jusqu’à la signature du traité de paix avec le président Sadate en 1969. L’Arabie Saoudite avait alors refusé la restitution d’une des deux îles par Israël, estimant que cela devait s’inscrire dans le cadre d’un règlement global du conflit israélo-arabe.

Même si l’Égypte reconnaît la souveraineté saoudienne sur ces îles, les juristes opposés à cette restitution se réfèrent pour leur part à un traité datant de 1906, bien avant la création du royaume saoudien, accordant au Caire la souveraineté sur Tiran et Sanafir.

La décision de la haute cour risque de tendre davantage les relations entre Le Caire et Ryad, qui se sont nettement refroidies ces derniers mois, notamment en raison du conflit syrien.

En effet, le rapprochement opéré par le président égyptien avec Bachar al-Assad et son allié russe est une des raisons de la montée des tensions entre ces deux pays, pourtant partenaires de longue date.

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Déjà mises à mal par le refus égyptien de participer à la coalition saoudienne contre le Yémen, ces relations se sont dégradées davantage, au point que Ryad a suspendu l’approvisionnement de l’Égypte en pétrole.

Le président Al-Sissi ne semble toutefois pas prêt à couper complètement les ponts avec la monarchie wahhabite, mais plutôt chercher à maintenir des relations avec Ryad et avec Damas à la fois. Cependant, le blocage juridique concernant le dossier des deux iles, conjugué à une opposition populaire considérable, pose un vrai problème sur les relations égypto-saoudiennes, surtout du côté des Saoudiens pour qui cette affaire est une véritable crise politique, et non une simple question judiciaire.

Dans la situation actuelle, plusieurs scénarios sont possibles : soit le gouvernement égyptien respecte la décision de la Cour administrative suprême en annulant l’accord pour maintenir sa souveraineté sur les deux îles, avec la grave crise qui en résultera avec l’Arabie saoudite. Soit il passe outre cette décision et la considère invalide, avec la probable grave crise interne qui en découlera.

Le pouvoir égyptien est ainsi devant un choix cornélien, c’est pour cela qu’il est possible qu’il choisisse plutôt une voie de temporisation en évitant de se prononcer sur cette affaire, dans l’espoir d’une détente progressive des relations égypto-saoudiennes.

Le Parti Anti Sioniste rappelle la présence d’un autre protagoniste dans cette affaire, même s’il est peu cité par les analystes, car il se tient en arrière-plan, dans l’ombre de ses fumeux complots. Il s’agit évidemment de l’entité sioniste criminelle, forcément concernée par ce dossier.

En effet, comme l’estime à juste titre le commentateur égyptien, Ahmad Maslamani :

« nous devons garder en mémoire la possibilité d’une occupation israélienne des îles, compte tenu de leur importance stratégique ainsi qu’au niveau de la sécurité nationale de l’Egypte ».

Quant à ceux qui voient dans ces avertissements une énième ’’théorie du complot’’, nous leur rappellerons que ces iles ont déjà été occupée, et à plusieurs reprises, par l’état criminel israélien.

Le Parti Anti Sioniste souhaite que l’Egypte continue de résister à la pression saoudienno-sioniste afin de retrouver sa place dans la région et bouleverser les plans hégémoniques de l’US/IRAEL.

 

Yahia Gouasmi Président du Parti Anti Sioniste
Yahia Gouasmi
Président du Parti Anti Sioniste

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