Publié sur Venezuela : l’Empire menace
Après l’échec cuisant de tentative de renversement interne via une pseudo-révolution de type colorée, ( voir http://ift.tt/2u0ybj5 ), la volonté de déstabilisation ne s’arrête pas au Venezuela où il semblerait que l’ « Empire » ait décidé de prendre la situation en main directement, comme le prouvent les propos du président Trump qui a brandi la menace d’une intervention américaine en évoquant l’« option militaire ».
Des déclarations qui ont suscité la colère du gouvernement vénézuélien ainsi qu’un tollé en Amérique latine, et qui amènent à se poser des questions sur la suite des évènements.
Après la forte mobilisation citoyenne qui s’est manifestée lors de l’élection d’une Assemblée Constituante le 30 juillet dernier et qui a donné la victoire aux chavistes, l’image donnée par les médias présentant la situation au Venezuela comme une guerre civile avec une opposition démocratique en lutte contre un régime répressif ne tient plus.
En effet, on sait désormais que la plupart des victimes a été causée par les violences de l’extrême droite et que la grande majorité des citoyens vit en paix et rejette ces violences, y compris parmi les électeurs de droite.
Une droite qui pour sa grande majorité se démarque publiquement des violences et admet désormais la validité du Centre national électoral (CNE, organe d’organisation des élections, qu’elle décriait jusqu’à là) admettant donc sa défaite en acceptant maintenant le principe électoral.
C’est le sens des propos tenus le 2 août par Henry Ramos Allup, un des leaders de l’opposition, qui déclarait: « Nous avons décidé de participer aux élections régionales, à celles des maires et aux présidentielles », légitimant ainsi le retour à la voie démocratique préconisée par le président Maduro.
Une voie que certains opposants extrêmes se refusent de suivre, comme le prouve la récente attaque, repoussée par l’armée, menée par une vingtaine d’hommes contre une base militaire située dans le nord du pays, et qui a été dénoncée par le gouvernement comme un coup d’État orchestré par les USA.
Une attaque qui est intervenue alors que la nouvelle Constituante, dotée de tous les pouvoirs, et qui a pour projet de réécrire la Constitution de 1999, avait entamé ses travaux par la destitution de la procureure générale Luisa Ortega, l’une des principales adversaires du président Maduro.
Ainsi, les grands médias ont du mal à cacher cette défaite de l’opposition de droite, qui a finalement échoué à prendre le pouvoir, du fait de ses erreurs d’appréciation de la situation : surestimation de ses propres forces, sous-estimation des chavistes, mauvaise lecture de l’état d’esprit de la population. Bref, qui a pris ses désirs pour une réalité, en imaginant que les réseaux sociaux reflétaient l’état d’esprit de la majorité de la population.
En fin de compte, l’élection de l’Assemblée constituante du 30 juillet dernier a représenté un succès incontestable, avec plus de 8 millions d’électeurs qui se sont exprimés contre la violence et en faveur de la solution démocratique proposée par le chavisme, qui a donné une leçon historique.
Du point de vue international, on sait que l’offensive est dirigée depuis les USA, qui ne s’en cachent pas, avec l’appui principal de la Colombie et des gouvernements inféodés de la région.
Ainsi, le Mercosur, le marché commun d’Amérique du Sud, a suspendu samedi 5 août le Venezuela « pour rupture de l’ordre démocratique », alors que mardi 8 août dernier, pendant que l’ONU dénonçait » un usage excessif de la force » lors des manifestations hostiles au président Maduro, 12 pays parmi les plus importants d’Amérique- l’Argentine, le Brésil, le Canada, le Chili, la Colombie, le Costa Rica, le Guatemala, le Honduras, le Mexique, le Panama, le Paraguay et le Pérou – ont fait part de leur décision de « ne pas reconnaître l’Assemblée constituante » qui vient d’être élue, ni les décisions qu’elle pourrait prendre, et condamnaient une » rupture de l’ordre démocratique « .
Dans un document publié à l’issue d’une réunion à Lima, la capitale péruvienne, ils ont apporté leur « plein appui » au Parlement, contrôlé par l’opposition, et ont également condamné « le manque d’élections libres, la violence, la répression, la persécution politique et l’existence de prisonniers politiques ».
En écho à ces déclarations, le président vénézuélien a proposé un « dialogue régional » avec ces pays afin de rétablir les normes de respect du droit international. Monsieur Maduro a fait cette déclaration à Caracas durant une réunion avec ses alliés, parmi lesquels Cuba, la Bolivie, le Nicaragua et l’Équateur, tous membres de l’Alliance bolivarienne pour les Amériques (Alba).
Bien évidemment l’ombre États-Unienne plane au-dessus de cette tentative de déstabilisation qui ressemble à celle orchestrée contre la Syrie avant que ne démarre la guerre meurtrière qui a ravagé ce pays. Ainsi, Washington a utilisé l’Organisation des États Américains (OEA) contre le président Maduro de la même façon qu’ils ont utilisé la Ligue arabe contre le président el-Assad.
Une organisation dont le Secrétaire Général Luis Almagro vient de déclarer qu’Israël était une démocratie, contrairement au Venezuela pour qui il va jusqu’à soutenir ouvertement les actions de l’opposition et à demander la chute du gouvernement. Tout est dit.
Pendant ce temps, le parrain américain vient de franchir un palier dans l’interventionnisme, comme le démontrent les propos de Donald Trump évoquant une éventuelle option militaire au Venezuela.
« Nous avons de nombreuses options pour le Venezuela, y compris une possible option militaire si nécessaire », a lancé vendredi 11 août dernier le président US, lors d’un échange avec des journalistes.
Face à ces déclarations guerrières, les principaux pays d’Amérique du Sud, pourtant dans la ligne pro-américaine, ont rejeté avec fermeté la possibilité d’une intervention militaire US. Le président colombien, Juan Manuel Santos, pourtant farouche critique de Nicolas Maduro, a ainsi demandé au vice-président américain Mike Pence, en tournée en Amérique latine, d’abandonner cette option.
Sans évoquer de projet militaire, Mike Pence a de son côté affirmé que Washington ne laisserait pas le Venezuela se transformer en « État en faillite » qui mettrait en péril la sécurité de la région, alors que le patron de la CIA, Mike Pompeo, a accusé l’Iran, le Hezbollah, Cuba et la Russie d’ « être présents au Venezuela », et d’ « avoir agi dans ce pays contre les intérêts américains » !!!
Des propos aberrants, mais qui pourraient être un nouveau prétexte destiné à déclencher une guerre de type syrienne au Venezuela, en intervenant directement ou par mercenaires interposés.
Des menaces qui ne semblent guère impressionner le président Maduro qui a averti M. Trump que son pays répondrait « les armes à la main » à une éventuelle agression et « ne se rendrait jamais ».
Le président vénézuélien a par ailleurs ordonné des exercices militaires dans tout le pays les 26 et 27 août prochain, après la menace de son homologue américain.
« Nous allons vaincre la menace militaire de l’impérialisme nord-américain », a assuré le chef de l’État, en ajoutant : « Personne n’intimide le peuple vénézuélien ».
Pourtant, la veille des propos bellicistes tenus par le président US, M. Maduro avait dit souhaiter « une conversation » avec son homologue américain qui a fait savoir que sa demande n’avait pas été acceptée. « Les États-Unis se tiennent avec le peuple du Venezuela face à la répression permanente exercée par le régime Maduro. Le président Trump parlera volontiers avec le dirigeant du Venezuela dès que la démocratie sera restaurée dans ce pays », a déclaré la Maison Blanche.
Le Parti Anti Sioniste condamne fermement les propos interventionnistes et guerriers du président Trump qui se permet de menacer directement un état indépendant pour la simple raison que ce dernier refuse de faire passer les intérêts américains avant ceux de son peuple.
Jusqu’à quand l’Empire va-t-il se permettre ce genre d’attitudes arrogantes envers des états souverains qui ne demandent qu’à vivre en paix ?
Les Américains seraient mieux inspirés de balayer devant leur porte quand on sait que la ville de Charlotteville est actuellement le théâtre de violences à caractère raciste et xénophobe déclenchées par des suprématistes blancs, et qui ont laissé des morts et des blessés.
Yahia Gouasmi
Président du Parti Anti Sioniste
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