Wednesday, August 16, 2017

Tensions sino-américaines

Publié sur Tensions sino-américaines

On constate ces derniers mois une montée des tensions entre les deux superpuissances actuelles, les États-Unis et la Chine, ce qui n’est jamais anodin lorsque l’on pense qu’un éventuel conflit entre ces deux rivaux pourrait avoir des conséquences catastrophiques pour la planète entière.

Il n’est guère étonnant d’assister à des frictions régulières entre ces deux mastodontes, dont le premier est considéré par beaucoup comme déclinant, alors que le second est sur le point de lui contester le rôle de première puissance mondiale.

La montée en puissance de la Chine représente une menace incontestable pour les États-Unis, comme l’a déclaré récemment dans une interview Mike Pompeo, patron de la CIA, qui a qualifiée la Chine de « plus grande menace » pour les USA, qui ne comptent pas céder leur fauteuil aussi facilement.

Les foyers de tensions sont multiples, à commencer par la situation en mer de Chine méridionale, où Pékin s’oppose à d’autres états asiatiques concernant des revendications sur certains territoires, notamment les îles Paracels et Spartleys.

La Chine revendique la totalité de cette région et y a entreprit la construction d’îlots artificiels susceptibles d’accueillir des bases militaires, ce qui a suscité le courroux de Washington et de ses alliés japonais et australiens.

Il faut savoir que le contrôle de la mer de Chine méridionale représente un enjeu commercial de taille pour les différentes puissances qui cherchent à y étendre leur influence : près d’un tiers du pétrole vendu mondialement, en effet, transite par cette voie commerciale majeure.

Américains et Chinois sont bien décidés à défendre leurs intérêts en mer de Chine et chacun reste sur ses positions, ce qui suscite des frictions régulières et fait craindre un risque d’escalade.

Les Américains ne se privent pas de réaliser des manœuvres militaires dans cette zone contestée, ce qui est dénoncé par Pékin qui ne se laisse pas intimider, bien au contraire. Ainsi, à la fin du mois de mai dernier, en réponse à l’apparition d’un navire US près d’un archipel disputé, deux chasseurs chinois J-10 se sont approchés à quelques dizaines de mètres d’un avion de la marine américaine P-3 Orion au-dessus de la mer de Chine méridionale.

Ces tensions autour des îles contestées préoccupent les États-Unis, à tel point qu’ils n’excluent désormais pas une confrontation avec Pékin, avait alors déclaré le chef du Pentagone soulignant que l’activité chinoise dans la région démontrait du « mépris » pour les intérêts des autres pays.

La Chine ne montrant aucun signe de recul sur la question, certains à Washington estiment qu’il serait opportun de faire plier militairement Pékin tant qu’il en est encore temps et que la supériorité est du côté US.

Une éventualité qui n’est pas impossible quand on repense aux propos de Steve Bannon, l’éminence grise de Trump, tenus en mars 2016 et qui affirmaient : « Nous irons à la guerre dans la mer de Chine méridionale d’ici cinq à dix ans. Il n’y a aucun doute là-dessus ».

Autre source de tensions entre les deux superpuissances : la Corée du Nord. Washington supporte de moins en moins l’indépendance balistique de Pyongyang qui ne cesse de tester ses missiles nucléaires, au grand dam de l’administration Trump qui agite l’arme de la menace d’une attaque et considère Pékin comme responsable des agissements de son protégé nord-coréen.

Ainsi, le secrétaire d’État américain Rex Tillerson a estimé qu’« en tant que soutien économique du programme nucléaire balistique » de Pyongyang, Pékin portait une « responsabilité spéciale » dans l’aggravation de cette menace.

Selon Donald Trump « l’ère de la patience stratégique avec le régime dangereux et brutal nord-coréen est terminée ». Et le Président d’appeler, sans citer nommément la Chine, « les autres puissances régionales et toutes les nations responsables » à se joindre aux efforts américains pour appliquer les sanctions visant Pyongyang. Le président US a également ressorti la menace de sanctions commerciales contre la Chine pour l’obliger à faire pression sur Pyongyang.

Des mesures de rétorsion commerciale qui vont évidemment bien au-delà du cas nord-coréen, qui n’est qu’un prétexte, et qui visent à contrer la montée en puissance de l’économie chinoise.

Depuis l’élection de Trump, et malgré des sourires de façades, les États-Unis semblent bien décidés à freiner l’avancée chinoise, et obliger Pékin à se soumettre à sa domination, allant même jusqu’à utiliser la menace d’une guerre nucléaire !

En effet, lors d’une conférence sur la sécurité en Australie, et répondant à la question d’un scientifique qui voulait savoir s’il effectuerait une frappe nucléaire contre la Chine sur l’ordre de Donald Trump, le commandant en chef de la flotte américaine du Pacifique, Scott Swift a lancé : « la réponse est oui ».

Le message est on ne peut plus clair, mais Pékin ne se laisse pas impressionner et en réponse aux gonflements de biceps yankee, elle a également envoyé un message limpide en effectuant des exercices militaires conjoints avec la Russie en mer Baltique, en passant par les eaux territoriales européennes, à la fin du mois de juillet.

Chaque année, les armées russes et chinoises mènent des manœuvres conjointes, mais c’est la première fois que des navires de guerre vont jusque dans des eaux européennes.

Ironie du sort, l’Alliance atlantique a vu ces exercices militaires dans sa zone d’influence comme une provocation alors qu’elle-même ne se gêne pas pour effectuer des manœuvres d’envergures aux abords des frontières russes tout au long de l’année ! « Faites ce que je dis, pas ce que je fais… ».

Toujours est-il que le message de la Chine est sans équivoque : elle est capable de veiller à ses intérêts nationaux, et ce, en coopération avec son allié russe, avec qui elle réagit à la menace de l’impérialisme US.

En réponse aux inquiétudes du directeur de la CIA sur la « concurrence chinoise », le porte-parole du ministre des Affaires Étrangères Lu Kang a ainsi fait savoir, le 27 juillet, que la Chine soutenait la paix et la coopération, et n’avait pas pour habitude de s’immiscer dans les affaires des autres pays.

Pour autant, le haut responsable chinois a signifié que Pékin ne permettrait pas aux autres nations de menacer ses intérêts nationaux.

 

Le Parti Anti Sioniste suit avec attention la relation sino-américaine qui n’est pas à prendre à la légère compte tenu de leur envergure économique et militaire.

Le monde est dans la situation dans laquelle émerge une nation capable de s’opposer avec succès à la puissance dominante, et du point de vue historique, quand cette situation s’est produite, elle a souvent débouché sur une guerre (dans 75 % des cas).

Au train où vont actuellement les choses, un conflit entre ces deux pays dans les décennies à venir est non seulement possible, mais bien plus probable que l’on imagine.

Les conséquences seraient désastreuses, imprévisibles, peut-être nucléaires.

 

Yahia Gouasmi Président du Parti Anti Sioniste
Yahia Gouasmi
Président du Parti Anti Sioniste

 

 

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