Publié sur La ville syrienne d’Al-Bab aux mains des Turcs
Après plusieurs mois de combats opposant l’armée turque (aidée des rebelles de l’ASL) et le groupe terroriste de Daesh, la dernière place forte encore aux mains de ces derniers vient de tomber dans la région d’Alep.
En effet, le ministre turc de la défense, Fikri Isik, a annoncé ce jeudi 23 février à l’agence de presse pro-gouvernementale « Anadolu » que :
« La ville d’Al-Bab est désormais presque sous contrôle », avant d’ajouter que les forces d’Ankara étaient « entrées dans le centre-ville » et que « des opérations de ratissage de grande ampleur étaient en cours ».
Quant aux forces de l’armée syrienne libre (ASL), elles n’ont pas attendu pour annoncer « la libération totale de la ville ».
Si ces informations s’avéraient exactes, il s’agirait d’une double victoire pour Ankara, qui avait lancé l’opération « Bouclier de l’Euphrate » fin août dernier pour chasser Daesh, ainsi que les milices kurdes soutenues par Washington, mais considérées comme terroristes par la Turquie.
La première raison de cette victoire consisterait à avoir chassé Daesh de sa frontière (Al-Bab ne se situe qu’à 25 km de la frontière turque).
La seconde raison de ce succès serait que l’armée turque couperait toute possibilité aux kurdes syriens de contrôler une bande continue tout au long de la frontière turque, car désormais, le canton de l’Est avec Kobané et celui de l’Ouest avec Afrine, seraient séparés par les territoires fraichement contrôlés par Ankara.
Cependant, la situation reste explosive : l’armée turque ainsi que les rebelles de l’ASL pro-turcs, se retrouvent de ce fait face à l’armée syrienne et ses alliés.
Il faut rappeler que les troupes gouvernementales syriennes étaient arrivées à 1,5 km d’Al-Bab, mais que la Russie avait demandé à son allié, Damas, de ne pas entrer dans la cité pour laisser une chance à cette nouvelle collaboration (Turquie/Russie/Iran).
Les prochains jours seront donc décisifs, et les prises de décisions des différents protagonistes de la scène syrienne amèneront soit à une dégradation de la situation qui deviendra vite incontrôlable, soit à un apaisement qui dirigera vers l’espoir d’une solution politique.
En effet, comment va réagir la coalition américaine, qui travaille avec acharnement à la partition de la Syrie ? La prise d’Al-Bab voit s’éloigner encore un peu plus l’idée d’un gouvernement indépendant kurde, pro-américain, tant désiré par Washington (mais aussi Tel-Aviv, qui suit cela de très près).
De plus, la Turquie, en annexant une partie du territoire syrien, doit maintenant traiter avec la question d’une occupation prolongée d’une partie d’un pays étranger, pays qui ne restera certainement pas passif face à cet état de fait.
Va-t-elle s’installer dans le Nord de la Syrie, à ses frontières, au risque de s’attirer les foudres de Damas et de ses alliés, et mettre ainsi en péril cette nouvelle triple alliance Turquie/Russie/Iran ?
Ou bien, va-t-elle se retirer de ces territoires, après que des garanties la satisfaisant lui soient accordées, solidifiant ainsi cette nouvelle alliance ?
Seul l’avenir apportera des réponses à ces questions d’une importance capitale pour la région.
Le Parti Anti Sioniste appelle les acteurs de la scène syrienne à prendre les bonnes décisions, celles qui amèneront vers un apaisement et une solution politique, mettant fin à six années de conflit meurtrier.
Il espère que le gouvernement turc agira avec sagesse, et évitera toute situation pouvant déboucher sur une confrontation avec l’armée syrienne, maîtresse légitime de tout son territoire.
Dans le cas contraire, avec le jeu des alliances, les évènements pourraient très vite prendre une tournure catastrophique, non seulement pour la région, mais aussi pour le monde.
Yahia Gouasmi
Président du Parti Anti Sioniste
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