Publié sur L’Arabie saoudite en sursis
Rien ne va plus au royaume des Saoud qui, telle la grenouille se voulant plus grosse que le bœuf semble sur la voie de l’explosion.
Soucieuse de l’unique obsession de se maintenir au trône, depuis sa naissance en 1744, la dynastie saoudienne d’aujourd’hui est plus que jamais aux abois.
En effet, tant du point de vue interne qu’en termes de politique étrangère, nous assistons à la déchéance de ce pays privatisé par la tribu des Al-Saoud, qui se dirige inéluctablement vers le précipice et s’apprête à disparaître dans les poubelles de l’histoire.
Instrument majeur de la politique américano-sioniste pour la reconfiguration du Moyen-Orient par le chaos, la monarchie wahhabite a été dépassée par ce rôle pour se retrouver dans la pire crise de son histoire, qui menace désormais son existence même.
Libertés citoyennes bafouées, répression violente et représailles contre toute forme de contestation du régime, liens avec l’entité sioniste et les puissances occidentales, soutien actif à l’organisation terroriste Daesh, prise en otage des lieux saints de l’Islam, baisse des prix du pétrole sur injonctions américaines, guerre au Yémen, constitution d’une coalition militaire anti-chiite, animosité contre l’Iran, autant de raisons qui ont eu pour conséquence la situation critique dans laquelle le royaume se retrouve, aujourd’hui.
Sur le plan économique, le constat est catastrophique. En effet, la chute du prix du baril exigée par Washington afin d’affaiblir la Russie et l’Iran, a eu pour conséquence de réduire de manière drastique la manne pétrolière saoudienne, menaçant ainsi la stabilité du pays.
Le secteur privé, alimenté habituellement et abondamment en pétrodollars par les banques, se trouve en sérieuse difficulté, ce qui impacte fortement toute l’économie du pays, placé dans une position intenable. Cela est confirmé par les analystes financiers qui prédisent une faillite du pays d’ici très peu de temps.
Privés de leur rente pétrolière, les Al-Saoud ne savent plus comment financer le déficit budgétaire qui ne cesse de croître depuis 2 ans, atteignant la somme record de 98 milliards de dollars et qui se rapproche des 14 % de son PIB. Cela a contraint les dirigeants à recourir cette année à l’endettement extérieur, une première pour le royaume.
Des mesures d’austérité ont été mises en place afin de réduire les dépenses de l’État : coupes dans les subventions publiques sur l’essence, l’électricité et l’eau, baisse des salaires y compris ceux des ministres et des membres du Conseil de la choura (l’Assemblée consultative), rémunérations des fonctionnaires selon le calendrier grégorien à la place du calendrier islamique, fin de l’aide financière accordée au gouvernement démissionnaire yéménite, et ce n’est que le début.
Toutefois, ces nouvelles réformes économiques ont provoqué la colère populaire qui pour le moment s’exprime essentiellement sur les réseaux sociaux. Cela pourrait bientôt dépasser le cadre d’internet, comme l’a montré ce mouvement de grève lancé par le personnel d’un hôpital qui a passé les fêtes de l’Aïd sans être payé.
La montée de cette fronde sociale inédite fait trembler le trône du royaume qui a dû mettre à contribution les religieux, comme le prouve l’intervention du grand mufti d’Arabie appelant les Saoudiens à soutenir la politique d’austérité imposée par le gouvernement.
Ce défi pourrait conduire le pays à la tyrannie, sachant qu’il jouit d’une vaste expérience dans ce domaine suite à son intervention musclée au Bahreïn, où les images des chars saoudiens occupants les rues de Manama pour écraser les manifestations pendant le printemps arabe de 2011 sont encore présentes dans toutes les mémoires.
On rappelle qu’en matière de politique intérieure, le régime ne repose que sur la moitié de la population sunnite ou wahhabite et discrimine l’autre moitié.
En début d’année, l’État a condamné à mort et exécuté le principal chef de son opposition, le cheikh Al Nimr, dont le seul crime fut d’avoir formulé et répété le slogan : « Le despotisme est illégitime ». Que ce leader ait été un cheikh chiite ne fait que renforcer le sentiment d’apartheid des non-sunnites qui sont interdits d’éducation religieuse et qui sont tous interdits, également d’entrer dans la fonction publique. Quant aux non-musulmans, soit un tiers de la population, ils ne sont pas autorisés à pratiquer leur religion et ne peuvent pas espérer recevoir la nationalité saoudienne.
Sur le plan extérieur, la situation n’est pas meilleure, loin s’en faut.
Le royaume est embourbé dans la guerre qu’il a lancée il y a plus d’un an contre le Yémen, accumulant les crimes de guerre et affrontant une résistance acharnée malgré la disproportion des moyens.
Le monde, jusque-là silencieux face à ce conflit, commence à hausser le ton face à la multiplication des carnages contre les populations civiles commis par les forces de la coalition menée par le royaume.
La politique interventionniste et belliqueuse saoudienne a aussi contribué à plomber son économie, elle qui dépense annuellement entre 80 et 100 milliards de dollars en contrats d’armement. Pour ce pays de 30 millions d’habitants, cela représente le budget annuel de la Russie et plus des 2/3 du budget militaire Chinois….Evidemment, cela profite à l’industrie d’armement des Etats-Unis, qui au cours de la seule année dernière ont retiré quelques 20 milliards de dollars de leurs ventes d’armes à l’Arabie saoudite, soit près de 12,5% de l’ensemble de leurs exportations d’armement.
Par ailleurs, l’évidence du soutien saoudien aux terroristes takfiris qui mettent à feu la région, en Syrie, en Irak et en Libye, sur ordre des Américano-sionistes, commence aussi à exaspérer les opinions publiques occidentales qui semblent enfin prendre conscience de la situation et commencent à demander des comptes à leurs gouvernements concernant leur alliance avec le royaume wahhabite, sponsor du terrorisme.
D’ailleurs, aux États-Unis mêmes, la relation américano-saoudienne est fortement discutée ces derniers mois, comme le prouvent les récentes prises de position de journaux aussi influents que le « Washington Post » ou le « New-York Times », démontrant qu’il y a un débat sur les relations bilatérales au sommet de l’establishment politique US.
A Ryad, l’alerte rouge a été déclenchée il y a un mois lorsque les élus du Congrès américain ont annulé le veto du président Barack Obama sur une loi autorisant les proches de victimes des attentats du 11 septembre 2001 à poursuivre l’Arabie saoudite et qui permet de retirer au gouvernement saoudien son immunité souveraine face aux tribunaux américains.
C’est le signe de la fin d’une relation privilégiée dont a bénéficié, en toutes circonstances, l’Arabie saoudite avec Washington. Mais ne nous y trompons pas, bien que la position de cette monarchie en tant que fournisseur de pétrole des États-Unis soit devenue moins importante ces dernières années, ce royaume ainsi que les autres Émirats pétroliers du Golfe sont malgré tout vitaux pour appuyer le système des pétrodollars.
Cette loi est simplement une épée de Damoclès au-dessus des têtes des dirigeants saoudiens, dans le cas où l’idée saugrenue leur viendrait de s’émanciper de la tutelle américaine, en se jetant par exemple dans les bras de Moscou ou de Pékin.
Parallèlement, la prise en otage des lieux saints de l’Islam, qu’ils ont transformés en centres commerciaux et promotions immobilières, le comportement outrancier des autorités saoudiennes après le drame de l’an dernier qui a fait des milliers de victimes lors du pèlerinage, ainsi que ses liens évidents avec l’entité criminelle israélienne, poussent aussi la communauté musulmane mondiale à s’élever contre la monarchie wahhabite.
Car il faut bien se rendre compte que celle-ci est unanimement méprisée et détestée par l’ensemble des musulmans dans le monde arabe, comme ailleurs, et toutes tendances confondues. Cela, malgré sa volonté évidente d’attiser le confessionnalisme et de créer un conflit ouvert entre Chiites et Sunnites, œuvrant pour la stratégie sioniste de contrôle de la région.
Cette défiance du monde musulman s’est exprimée au plus haut niveau lors de la conférence de Grozny (Tchétchénie) les 25 et 26 août derniers, lors de laquelle quelques 200 prélats sunnites, dont l’ex-recteur de l’université d’Al-Azhar d’Égypte, la plus haute autorité de l’islam sunnite au monde. Elle a exclu le wahhabisme salafiste de la définition du sunnisme, voire du cadre de la communauté sunnite.
En effet, lors de cette réunion, que les médias occidentaux se sont bien gardés de relayer, les leaders sunnites ont tacitement qualifié le régime de Riyad de takfiriste, ce qui a laissé les autorités saoudiennes complètement interloquées, elles qui se donnent tant de mal, à coup de millions de dollars de propagande, afin de donner l’image du royaume comme étant le représentant incontestable de l’Islam sunnite.
Honni par son propre peuple, détesté par la quasi-totalité des musulmans, méprisé par ses parrains occidentalo-sionistes, humilié par la résistance héroïque yéménite, soumis à une grave crise économique ainsi qu’à une succession de revers diplomatiques et militaires, le royaume saoudien est en sursis. Même sa fonction de gendarme des intérêts américano-sionistes ne semble plus pouvoir le prémunir de son imminente chute.
Le Parti Anti Sioniste se réjouit de la fin si proche du règne des Saoud, qui ont pris en otage un peuple et un pays entier, pour se dédier corps et âmes à la défense des intérêts de l’Impérialisme.
Leur trahison envers le monde musulman dont ils occupent les lieux saints, et leur alliance désormais quasi officielle avec l’entité sioniste, ne les auront pas mis à l’abri de cette déchéance.
Nous appelons toutefois les musulmans à la plus grande vigilance face à cette bête blessée qui sera prête à tout pour préserver son pouvoir, et une attaque insensée contre l’Iran, qui plongerait le monde musulman dans le chaos général, n’est pas à exclure. D’autant plus qu’elle coïnciderait avec le rêve sioniste d’en finir avec la République Islamique, fer de lance de l’Axe de la Résistance.
Yahia Gouasmi
Président du Parti Anti Sioniste
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