Publié sur Barroso : de l’Europe aux euros
Pour ceux qui n’étaient pas encore convaincus de la soumission de nos élites dirigeantes à la haute finance internationale, voici une nouvelle qui devrait les réveiller : l’ex Président de la Commission européenne (de 2004 à 2014), José Manuel Barroso, vient d’intégrer la banque d’affaire américaine Goldman Sachs(GS), dont il va rejoindre le siège européen installé à Londres, en tant que président non exécutif chargé de la conseiller dans la gestion du Brexit.
Face à la vague d’indignation déclenchée par cette information, le comité d’éthique de l’UE avait été saisit en septembre dernier par la commission elle-même, et a estimé dans un avis publié lundi 31 octobre que l’ancien Président n’avait pas violé les règles « d’intégrité et de réserve » de l’UE en acceptant ce poste, même « si son choix était peu judicieux ». Circulez il n’y a rien à voir.
Pour notre part, nul étonnement à ce que l’ex-dirigeant de la Commission européenne aille se vendre à ce géant de Wall Street, car il y a déjà longtemps que nous dénonçons les relations incestueuses de nos élites politiques avec les grandes banques d’affaires. Ce cas ne fait qu’apporter de l’eau à notre moulin.
Il faut dire que l’homme a le profil parfait. On se souvient que Barroso a servi en tant que premier ministre du Portugal de 2002 à 2004, faisant preuve à l’époque d’un atlantisme chevronné et d’un alignement zélé sur la politique américaine.
Ainsi, il avait été à l’initiative en juin 2003 avec son ami Tony Blair, du sommet des Açores, au cours duquel Portugal, Espagne et Grande-Bretagne avaient appuyé George W. Bush et sa guerre en Irak.
De la même manière, en tant que président de la Commission, il a contribué au glissement de l’UE vers un « pilotage économique libéral automatique » permettant de s’affranchir toujours davantage des peuples, et déroulant le tapis rouge aux prédateurs de la finance internationale.
Ainsi, c’est sous son mandat qu’a été lancé le projet de Traité de libre-échange transatlantique (TAFTA) qui placerait officiellement nos états sous la coupe des banques et des multinationales, dont Goldman Sachs est le représentant le plus emblématique.
Cette dernière est l’une des plus grandes banques d’investissement au monde ainsi que l’un des actionnaires de la réserve fédérale américaine, ce qui en fait un acteur de poids dans la politique de l’empire.
Le numéro un mondial de la banque d’affaires a fait de l’acquisition de l’influence dans le monde politique l’une des règles de base de son fonctionnement global.
Nombre de personnalités clés du Vieux Continent en vue, dont l’actuel président de la Banque centrale européenne (BCE), Mario Draghi, ou l’ex-président du Conseil italien Mario Monti ou encore l’ancien chef économiste de la BCE, Otmar Issing, ont fait leurs classes chez Goldman Sachs.
Aux États-Unis, quasiment tous les secrétaires d’État au Trésor ou aux Finances de ces dernières décennies sont passés par des stages à la direction de GS. Au point que le poids lourd de Wall Street est très souvent rebaptisé du sobriquet de « gouvernement Sachs », le lieu où s’exerce le véritable pouvoir.
Le grand public a découvert cette banque à l’occasion de son implication dans la crise des « subprimes »de 2007-2008, entrainant l’effondrement de l’immobilier aux États Unis, mettant les États à genoux et ruinant des millions de familles. La même qui en 2000 avait truqué les comptes de la Grèce dont elle a aidé à dissimuler le déficit avant de spéculer, en 2009-2010, contre la dette grecque et provoquer une crise sans précèdent dans le pays.
La reconversion de José Manuel Barroso n’est pas la première à faire polémique, le jeu des chaises musicales de la politique à la sphère économique n’étant pas nouveau.
On peut ainsi citer l’exemple de Mme N. Kroes, ancienne commissaire européenne désormais chez Uber et conseillère à la Bank of America Merrill Lynch. Ou encore celui de M. Sutherland, également ancien commissaire à la concurrence, qui était lui aussi à la direction de Goldman Sachs après avoir été le directeur de l’Organisation Mondiale du Commerce.
Autre cas emblématique : celui de Viviane Reding. L’ancienne commissaire à la Justice et vice-présidente de la Commission siège aujourd’hui au Parlement européen… et au curatorium de l’influente Bertelsmann-Stiftung. Cette fondation fait partie d’une multinationale qui œuvre dans le domaine des médias et qui serait l’un des grands bénéficiaires du traité transatlantique, s’il voyait le jour.
A l’automne 2015, l’ONG allemande LobbyControl et l’organisation anti-lobbies Corporate Europe Observatory (CEO) ont publié une étude commune sur les étranges occupations de certains anciens politiciens ou fonctionnaires de l’UE. Bilan : un an après la mise en place de la nouvelle Commission, un tiers des anciens commissaires se trouvent aujourd’hui dans des positions discutables dans le secteur privé.
Concernant José Manuel Barroso, il semblerait que ses nouveaux patrons aient toutes les raisons de lui retourner l’ascenseur pour les bons et loyaux services fournis durant la période où il fut président de la Commission. En effet, la presse portugaise a révélé fin septembre que ce dernier entretenait déjà des liens étroits avec Goldman Sachs pendant son mandat, laissant penser qu’il aurait pu influencer certaines décisions en faveur de la banque d’affaires.
A la lumière de ces révélations, on regarde d’un autre œil l’implication de Barroso dans les accords de libre-échange avec les Etats-Unis, ou encore ses réticences à négocier et faire appliquer la réforme des institutions financières, au lendemain de la crise de 2008.
Ainsi, l’annonce du recrutement de M. Barroso par Goldman Sachs démontre que l’Union européenne est un simple instrument aux mains de la finance internationale, dénuée de toutes valeurs éthiques et morales.
Elle révèle que nos responsables politiques ne sont que des employés servant les intérêts de l’oligarchie financière, comme le Parti Anti Sioniste l’a toujours affirmé.
Nous dénonçons une nouvelle fois cette situation scandaleuse et ces dirigeants politiques qui ne défendent en rien les intérêts des peuples, et ne sont là que pour être au service du capital.
Quant à ceux qui se demandent encore à qui appartient le véritable pouvoir, la réponse semble maintenant assez évidente.
Yahia Gouasmi
Président du Parti Anti Sioniste
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