Wednesday, March 9, 2016

Le jeu trouble de la France en Afrique

Publié sur Le jeu trouble de la France en Afrique

afrique-armee_430413

afrique-armee_430413L’Afrique a toujours représenté un enjeu stratégique important pour les grandes puissances, encore plus actuellement, alors que celles-ci traversent une crise majeure sur le plan économique.

Ainsi, le prétendu « terrorisme » apparaît comme un prétexte pour justifier une occupation militaire et une reconquête coloniale des terres africaines regorgeant de richesses naturelles, orchestrées par la France et les USA, ainsi que leurs alliés de l’OTAN.

Avec près de 10 000 soldats présents en Afrique, ce qui est le plus important contingent non africain, la France est le pays occidental le plus présent sur le continent. En effet, un grand nombre de bases militaires françaises sont installées dans des pays du pré-carré néocolonial français où les dirigeants au pouvoir ont été installés et soutenus par la France : Tchad (Déby), Gabon (dynastie Bongo), Burkina Faso (feu Blaise Compaoré), Côte d’Ivoire (Ouattara), Djibouti (Omar Guelleh), Cameroun (Paul Biya), Centrafrique (Bozizé puis Djotodia puis Samba-Panza)…

À cela s’ajoute une multiplication des interventions militaires françaises néocoloniales : Côte d’Ivoire en 2011, Libye en 2011, Mali en 2012, Centrafrique en 2013.

Sous prétexte de lutte contre le terrorisme, la France défend son pré-carré africain francophone, issu de ses anciennes colonies, tout en sous-traitant les guerres de l’empire américano-sioniste. En effet, les guerres menées par la France en Côte d’Ivoire, en Libye et plus récemment au Mali et en Centrafrique peuvent s’analyser comme une volonté hégémonique des puissances occidentales de contrôler les ressources minières de l’Afrique et d’en empêcher l’accès aux puissances émergentes concurrentes que représentent la Chine, la Russie, l’Inde, le Brésil.

Ainsi, face à la montée de la concurrence chinoise, l’impérialisme occidentalo-sioniste a décidé d’employer les grands moyens coloniaux et de reconquérir militairement des zones entières de l’Afrique ou d’y semer le chaos afin de contrer la montée des BRICS, notamment de la Chine.

On peut à ce titre rappeler la manière dont les Chinois ont vu le président Bozizé se faire renverser par un coup d’État en Centrafrique par une alliance militaire franco-tchadienne, peu après avoir signé un contrat pour l’attribution du bloc pétrolier A aux chinois. En effet, l’un des enjeux en Centrafrique était le partage du pétrole découvert à la frontière avec le Tchad, convoité par les Français et les Tchadiens, mais promis aux Chinois par Bozizé.

De la même manière, au Soudan, une guerre secrète sino-étatsunienne s’est déroulée, aboutissant à la partition du pays et entraînant nombre de massacres dans l’entité du Soudan du Sud créé par l’alliance américano-sioniste. Cette guerre secrète a été menée par les Américains dans le but de s’octroyer les importantes ressources pétrolières soudanaises et endiguer la pénétration chinoise dans le pays.

Personne non plus n’est dupe de l’opération « barkhane » menée par la France au Sahel sous prétexte de lutter contre les groupes terroristes et dont les véritables enjeux sont économiques dans cette région où les richesses énergétiques et minières ne manquent pas. Pétrole, gaz, or, uranium, diamant, phosphate, bauxite, plutonium, manganèse, cobalt… sont autant de bonnes raisons qui font de la région subsaharienne «un espace de convoitises» qui attise les appétits des grandes puissances et des multinationales.

 

Ainsi, la lutte contre le terrorisme ne semble être qu’un épouvantail masquant d’autres intérêts plus géopolitiques et miniers.

Pour preuve, les liens troubles entre la mouvance terroriste et l’armée française en Afrique ne cessent de poser question. On se souvient que la France a soutenu en 2011 les djihadistes libyens se revendiquant d’Al-Qaïda contre Kadhafi et qui ont par la suite fleuri dans la région sahélienne (Mali, Niger, …) et au-delà (Nigeria, Centrafrique). Elle a également soutenu dans un premier temps les forces islamistes de la Séléka avec le soutien du Tchad pour renverser Bozizé en Centrafrique.

Et alors qu’elle prétend lutter contre Boko Haram, beaucoup s’interrogent sur les liens troubles entre le gouvernement français et les pays comme le Qatar et l’Arabie saoudite qui financent ce groupe terroriste. Cela a d’ailleurs été l’objet d’un article du Canard Enchainé qui affirmait en 2014 déjà que:

« les services français de renseignement ont, depuis longtemps, signalé que les salafistes de Boko Haram avaient reçu le soutien des monarchies pétrolières du Moyen-Orient, amies – en principe – de la France et de la Grande Amérique… ».

La capacité de Boko Haram à se procurer un armement lui donnant les moyens de résister à l’armée du Nigeria, du Cameroun et du Tchad coalisés trouve alors son explication dans cette information passée sous silence par les médias occidentaux.

Le double jeu français apparaît alors clairement : d’un côté, le Président Hollande prétend lutter contre Boko Haram en organisant à Paris des sommets internationaux pour la Paix et la Sécurité en Afrique, regroupant les chefs d’État africains concernés par le terrorisme (Nigeria, Tchad, Benin, Niger…), de l’autre il est l’un des premiers soutiens de l’Arabie saoudite qui est le principal financier de l’organisation terroriste.

Le Parti Anti Sioniste appelle le gouvernement français à cesser sa politique néocoloniale d’ingérence en Afrique, dont le but est de s’accaparer les richesses naturelles dont recèle la région.

La France doit arrêter de participer pour le compte de l’Occident arrogant à une politique impérialiste et néocoloniale entraînant le continent africain dans le chaos et la dépendance, afin de s’accaparer ses ressources.

Cette méthode diabolique, consistant à utiliser les moyens militaires pour contrer l’influence des pays des BRICS en Afrique, tout en instrumentalisant militairement le terrorisme, tranche singulièrement avec la façon de faire de la Chine.

En effet, cette dernière, pourtant aussi puissante économiquement et militairement que les Occidentaux, se comporte de manières nettement différentes avec les pays du « continent noir », en étant respectueuse des principes de souveraineté de ces derniers et en utilisant les règles commerciales du « gagnant-gagnant ».

 

Yahia Gouasmi Président du Parti Anti Sioniste
Yahia Gouasmi
Président du Parti Anti Sioniste

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