Publié sur Offensive politique israélienne sur l’Afrique
L’entité sioniste, qui a reçu récemment le soutien de plusieurs États africains grâce à une offensive diplomatique, économique et sécuritaire, pourrait-elle obtenir le statut d’observateur au sein de l’UA (l’Union Africaine) ?
Comme nous le soulignions dans notre article du 27 avril dernier, (http://ift.tt/1MYoC8l ), l’entité coloniale israélienne est fortement intéressée par le continent africain, auprès duquel elle use de tous ses charmes afin de s’y implanter durablement.
Ainsi, peu avant le sommet de l’UA qui a eu lieu du 10 au 18 juillet dernier à Kigali ( Rwanda ), le Premier des sionistes, Benjamin Netanyahou, a entamé une tournée africaine de cinq jours, qui l’a menée dans quatre États du continent, à savoir, l’Ouganda, le Kenya, le Rwanda, et l’Éthiopie.
L’un des objectifs de cette visite était d’offrir une assistance sécuritaire sous couvert de lutte antiterroriste, (quelle ironie quand on sait qu’Israël est l’un des premiers soutiens de Daesh qui ne l’a jamais attaqué..), mais surtout, de formuler une demande de statut d’observateur à l’Union africaine.
Israël, qui était pendant plusieurs années membre observateur de l’Organisation de l’Unité africaine (OUA), a vu sa position changer en 2002, lors de la dissolution de celle-ci (remplacé par l’UA). L’État colonial n’a alors pas été réintégré comme membre observateur de la nouvelle institution, qui lui reprochait entre autres, son occupation des territoires palestiniens, contraire aux textes qui régissent l’organisation continentale. Notamment en raison de la position de l’ex-dirigeant libyen Mouammar Khadafi qui ralliait à sa cause de nombreux pays africains, ou encore celle de l’Afrique du sud et de l’Algérie.
L’entité sioniste usurpatrice, qui était dans les années 1950/1960 un partenaire de marque pour de nombreux pays africains, avait en effet vu ses relations se détériorer depuis la guerre du Kippour (1973). La quasi-majorité des pays africains avaient ainsi décidé de rompre leurs relations avec Israël, s’alignant sur une résolution de l’OUA adoptée à l’initiative de l’Egypte.
Une situation qui a été envenimée par le conflit israélo-palestinien ainsi que par les liens qui unissaient Tel-Aviv au régime d’apartheid sud-africain.
Aujourd’hui, l’état criminel tient absolument à faire évoluer les choses, lui qui considère que l’Afrique représente désormais une réelle importance stratégique pour Israël.
Plusieurs actions ont été menées en ce sens, et on se souvient que l’ex- ministre israélien des Affaires étrangères, Avigdor Liberman, avait entamé début juin 2014 une tournée de 10 jours au Rwanda, Côte d’Ivoire, Ghana, Éthiopie et Kenya, en vue de promouvoir l’intégration d’Israël comme membre observateur au sein de l’Union africaine.
Le 26 du même mois, Israël avait envoyé une délégation au sommet de l’Union africaine à Malabo (Guinée-Equatoriale) pour se faire représenter à la réunion continentale en tant qu’observateur, mais cette délégation s’était confrontée au rejet du chef de l’Etat mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz, alors président de l’UA, et des délégations des pays membres qui avaient aussitôt demandé l’évacuation de la délégation israélienne du centre de conférences où se tenaient le sommet.
Forte aujourd’hui de ses échanges commerciaux dans plusieurs pays du continent, Israël entend désormais s’affirmer davantage dans les domaines politiques, diplomatiques et sécuritaires.
Les raisons de cet intérêt sont multiples, à commencer par la volonté de l’entité sioniste de briser son isolement dans les instances internationales, en raison de sa politique coloniale criminelle, et bénéficier ainsi de nouveaux soutiens.
Cela apparait d’ailleurs clairement dans les déclarations du criminel de guerre Netanyahou, affirmant que « l’Afrique est un continent de 54 pays. La possibilité de faire changer leur position et leur attitude envers Israël est un changement stratégique dans le statut d’Israël à l’international ». Ce dernier ajoutant, « l’Afrique est pour nous un effort stratégique majeur. Quand j’ai commencé comme ambassadeur israélien aux Nations unies, nous avions des relations avec 80 pays, maintenant c’est 160 pays ».
Les intentions sont claires : «Si les Africains votent en bloc, ils pourront aider à briser la majorité automatique des Arabes dans les instances internationales telles que l’ONU», a encore assuré Netanyahu face à la presse, en Ouganda.
Ainsi, l’un des buts est d’intégrer l’UA pour la neutraliser par rapport au conflit palestinien comme cela a déjà commencé au niveau de l’ONU ou l’entité sioniste a été récemment nommée à la tête d’une importante commission, chargée de la préparation des textes relatifs au Droit international (voir notre article http://ift.tt/1UeZ1uF )
L’objectif parallèle est aussi de neutraliser les pays hostiles, en les déstabilisant de l’intérieur ou de l’extérieur, afin d’ensuite mieux conquérir l’Afrique : parmi ceux-ci l’Algérie, l’Afrique du sud, le Sénégal ou encore le Soudan.
Concernant l’Algérie, la récente et surprenante demande d’adhésion du Maroc à l’UA pourrait faire partie de ce plan. C’est également le cas pour le Nigeria – l’autre géant africain – qui a été affaibli par un terrorisme sanglant. Quant à l’Afrique du Sud, Israël compte manœuvrer de sorte à influer sur la politique intérieure de ce pays.
Le but ultime étant de soumettre le continent africain, comme cela a été réalisé avec la plupart des pays arabes, qui désormais mangent ouvertement et sans honte, dans la main de l’état criminel.
D’ailleurs un certain nombre d’états africains ont déjà affiché leur soutien à Israël pour un statut d’observateur au sein de l’UA. Parmi eux, des alliés traditionnels tels le Ghana, l’Ouganda, le sud-soudan ou le Rwanda, mais aussi plus récemment le Kenya, l’Ethiopie, la Guinée et le Tchad, qui ont cédé au chant des sirènes sionistes.
Le Premier ministre éthiopien, Hailemariam Desalegn a ainsi souligné lors d’une conférence de presse qu’il a animée conjointement avec Netanyahou : « nous voulons l’engagement d’Israël dans notre système africain ». Quel comble quand on connait la situation des Ethiopiens vivant en Israël, dont les femmes sont soumises à une politique de stérilisation massive et à qui on refuse même le droit de donner leur sang… (On se souvient que le Magen David Adom, l’équivalent de la Croix Rouge Israélienne, a refusé d’accepter le don de sang de la députée Pnina Tamano-Shata, en raison de ses origines éthiopiennes). Ce soutien est d’autant plus intéressant pour Israël que l’Ethiopie vient juste d’être élue pour 2 ans parmi les membres non permanents du Conseil de sécurité de l’ONU.
De leur côté, les dirigeants de ces pays qui soutiennent l’entité criminelle sont surtout intéressés par les armes israéliennes, à l’heure où de nombreux groupes armés mettent en péril la sécurité de plusieurs pays. Ces mêmes groupes armés qui bénéficient du soutien actif des officines sionistes…
Il est d’ailleurs incroyable que des pays africains puissent soutenir l’entité sioniste dans ses projets, compte tenu de la politique ségrégationniste et raciste menée en Israël à l’égard des immigrés africains (y compris ceux de confession juive), à propos desquels Netanyahu avait même déclaré qu’ils menaçaient « notre existence en tant qu’Etat juif, et démocratique ». Les manifestations racistes de 2012 et autres initiatives scandaleuses à l’égard des migrants noirs en Israël sont d’ailleurs encore dans tous les esprits.
En revanche, la réticence de plusieurs autres pays africains, tels que la Mauritanie, l’Egypte, l’Algérie ou l’Afrique du Sud, risque de freiner l’ambitieux projet israélien et il est peu probable que des pays à majorité musulmane et qui ont affiché à plusieurs reprises leur soutien à la cause palestinienne, votent en faveur d’Israël.
En tête de file de ces pays, l’Algérie, qui mène une intense campagne diplomatique en vue de convaincre les Etats africains de refuser le poste d’observateur à Israël au sein de l’Union africaine.
Ainsi, les autorités algériennes ont réitéré par la voix du ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, lors du dernier sommet de l’UA à Kigali, leur position constante sur le sujet, en affirmant le soutien absolu à la question palestinienne. Une attitude que partagent bon nombre d’États africains et arabes qui s’opposent à l’idée de voir Israël représenté au sein des institutions du continent africain.
Parmi elles, de grandes nations comme le Nigeria, l’Afrique du Sud, ou encore le Soudan, dont Ibrahim Ghendour, le chef de la diplomatie, affirme que « la demande de certains pays africains en faveur d’adhésion d’Israël à l’UA n’est pas envisageable juridiquement, compte tenu des accords de création de cette organisation qui n’autorisent pas l’adhésion des membres en dehors du continent africain ».
Ainsi, Israël ne risque pas d’obtenir un poste à l’UA « dans l’immédiat » dans la mesure où le système de vote prévoit une prise de décisions par consensus ou, à défaut, à la majorité des deux tiers des Etats membres jouissant du droit de vote, rappellent les experts.
Cependant, Netanyahu a souligné que cette mission nécessitait un travail de longue haleine. «Cela pourrait prendre une dizaine d’années, mais nous allons changer la majorité automatique contre Israël. Voilà une chose qui n’avait jamais été possible dans le passé», a-t-il assuré.
Le Parti Anti Sioniste met en garde les pays africains contre ce noyautage israélien qui finira en soumission à l’entité sioniste.
Ce serait tout de même un comble que ce continent, qui a le plus souffert du colonialisme et de la ségrégation, intègre en son sein une entité qui est le dernier état colonial !
C’est justement parce que les peuples africains ne veulent plus de l’apartheid, que l’état sioniste n’est pas le bienvenu dans la politique africaine et il est nécessaire de l’empêcher à tout prix de s’y implanter.
Yahia Gouasmi
Président du Parti Anti Sioniste
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