Publié sur la Turquie au bord du chaos
Vendredi soir vers 22h00, une partie de l’armée a tenté de prendre le contrôle de la Turquie par un coup d’État militaire.
En effet, après avoir retenu prisonnier le chef d’état-major, le général Hulusi Akar, sur une base aérienne de la banlieue d’Ankara, un groupe au sein de l’armée, mené selon les médias locaux par l’ancien chef de l’armée de l’air, Akın Ozturk, a tenté de renverser le gouvernement turc.
Pour ce faire, les putschistes ont déployé chars et hommes dans les lieux stratégiques comme les ponts et les sièges des chaînes de télévision, et bloqué les aéroports de la capitale Ankara, ainsi que celui d’Istanbul.
Des hélicoptères et des avions de combats ont également été utilisés, alors que des cibles stratégiques ont été bombardées, comme le parlement turc ou encore l’hôtel dans lequel le président Erdogan passait ses vacances, à Marmaris, une station balnéaire du sud-ouest de la Turquie.
S’en suivit la lecture d’un communiqué par un présentateur de la chaine de télévision publique et signé par le « Conseil de la paix dans le pays », qui annonçait la prise de contrôle du pays, le renversement du gouvernement, ainsi que l’instauration d’un couvre-feu et de la loi martiale.
« Nous ne permettrons pas que l’ordre public soit dégradé en Turquie (…) Un couvre-feu est imposé sur le pays jusqu’à nouvel ordre »
Un second communiqué est également publié sur le site internet de l’état-major des armées pour justifier la « prise de pouvoir totale dans le pays » par la nécessité « d’assurer et de restaurer l’ordre constitutionnel, la démocratie, les droits de l’Homme et les libertés, et laisser prévaloir la loi suprême du pays ».
« Tous nos accords et engagements internationaux restent valides. Nous espérons que nos bonnes relations continueront avec les autres pays ».
Le président Erdogan n’a pas attendu pour réagir, en appelant la population à sortir dans les rues et à contrer les putschistes avec l’aide d’une partie de l’armée restée fidèle, ainsi que les forces de sécurité.
S’en suivirent de violents combats jusqu’à l’aube, entrainant la mort de nombreuses victimes.
Selon les premières estimations, on dénombre 161 tués et 1.440 blessés parmi les forces loyalistes et les civils, auxquels s’ajoutent 104 morts dans le clan des rebelles.
Ayant réussi à reprendre le pouvoir et à faire avorter le coup d’état, le gouvernement, par la voix du Premier ministre Binali Yildirim, a assuré que tout était « largement sous contrôle » et que la situation était « pleinement sous la maitrise des autorités«
Le président Recep Tayyip Erdogan a quant à lui déclaré, samedi avant l’aube :
« il y a en Turquie un gouvernement et un président élus par le peuple » et, « si Dieu le veut, nous allons surmonter cette épreuve ».
S’en est suivie tout au long de la journée, une grande purge dans toutes les institutions du pays.
- 2839 membres des forces armées ont été arrêtés ; Cinq généraux et 29 colonels ont été démis de leurs fonctions sur ordre du ministre de l’Intérieur Efkan Ala
- 2745 juges ont aussi été démis de leurs fonctions par le « Haut conseil des juges et procureurs de Turquie », car soupçonnés de liens avec les putschistes.
- le gouvernement compte examiner également le travail des services secrets nationaux, comme l’a affirmé le premier ministre, intervenant samedi à la télévision nationale, et qui a déclaré : « Je suis convaincu de la nécessité d’évaluer le travail des services secrets. Ce n’est sans doute pas le meilleur moment pour le faire, mais ce travail doit être revu ».
Ainsi, ce coup d’état raté permet au Président Erdogan de reprendre les rênes du pays d’une main de fer, en plaçant ses hommes à des postes clés, ce qui n’était jusque-là pas le cas.
Cependant, de nombreuses questions restent en suspens, dont la plus importante : Qu’elles étaient les réelles intentions des putschistes ?
Est-ce le rapprochement de la Turquie avec l’entité sioniste qui a été le moteur de cette tentative de coup d’état ? À moins que cela ne soit à cause de celui avec la Russie ?
Est-ce dû au changement de politique menée par son président sur le dossier syrien ?
Ou à la manière de gérer le dossier kurde ?
Y a-t-il eu manipulation de pays tiers ?
Quelles en seront les conséquences ?
Le Parti Anti Sioniste appelle à la vigilance, car la Turquie reste dans une situation encore tendue et fragile, qui la place au bord d’une guerre civile.
On peut s’attendre dans les prochaines heures à une recrudescence de la répression, légitimée par ce coup d’état, et nous espérons la retenue des autorités, pour préserver l’unité et l’intégrité, nécessaires afin d’empêcher un conflit interne qui déchirerait le pays.
Par ailleurs, dans l’espoir que le calme revienne rapidement, nos pensées vont au peuple turc qui vit aujourd’hui une page sombre de son histoire.
Yahia Gouasmi
Président du Parti Anti Sioniste
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