Publié sur L’OTAN menace la Russie
Le sommet de l’OTAN qui s’est déroulé les 8 et 9 Juillet dernier à Varsovie, en Pologne, a consacré la « menace russe » comme priorité absolue de l’Alliance Atlantique.
Le lieu de cette réunion même, sonne comme une provocation de plus à l’encontre de Moscou. En effet, durant les années de guerre froide, l’OTAN s’opposait aux forces du « Pacte de Varsovie », alors qu’aujourd’hui la situation s’est inversée et que l’Organisation se réunit dans la capitale Polonaise. Tout un symbole.
Au menu de ce « sommet de la guerre »: la Russie et les menaces qu’elle est censée représenter, à la sécurité et la stabilité de ses voisins.
Les questions qui ont été discutées lors de cette réunion regroupant 28 pays, ont été essentiellement les préparatifs d’une éventuelle guerre contre la Russie, comme l’indique le communiqué final qui a été principalement orienté contre Moscou, dans une unanimité inquiétante.
Nul ne doute que le Kremlin paye là son refus obstiné de se soumettre à l’ordre impérial occidental.
Comble du cynisme, le secrétaire général de l’OTAN Jens Stoltenberg avait souligné sans rire quelques jours auparavant que « l’Alliance ne cherchait pas la confrontation et ne représentait pas une menace pour la Russie ».
L’heure est grave. Une nouvelle crise de missiles se prépare contre la Russie, comme celle qui avait conduit en 1962 l’Union soviétique à déployer des missiles à Cuba, aux portes des Etats-Unis et qui avait amené le monde au bord de l’apocalypse atomique.
D’ailleurs, l’ancien chef d’État soviétique Mikhaïl Gorbatchev ne s’y est pas trompé, en reprochant à l’Alliance de compromettre la paix entre l’Est et l’Ouest.
«Toute la rhétorique employée à Varsovie trahit un désir de faire la guerre à la Russie. Ils [ne parlent que de défense, mais se préparent en fait pour des opérations offensives », a-t-il affirmé, ajoutant que « l’OTAN avait entamé les préparatifs pour faire de la Guerre froide une guerre chaude ».
L’OTAN s’est mise elle-même dans une situation d’escalade continue vers la guerre nucléaire contre la Russie, envers laquelle le Parti Anti Sioniste a maintes fois mis en garde, avant que l’irréparable ne soit commis.
Ainsi, les pressions contre Moscou ne faiblissent pas, bien au contraire, comme le prouvent un certain nombre d’éléments, dont la plupart ont déjà été évoqués par le Parti Anti Sioniste :
– Elargissement continu de l’OTAN aux frontières de la Russie
– Déploiement d’un bouclier de défense anti-missile Aegis en Roumanie, en Pologne, en Turquie, et en Espagne, doté de systèmes de lancement pouvant être utilisés pour des missions d’attaque contre des objectifs terrestres.
– Déploiement dans les pays Baltes, en Pologne et en Roumanie, par rotation, de quatre régiments de mille hommes chacun et d’équipements militaires permanents.
– Constitution d’un front « nordique » contre la Russie, regroupant des membres de l’OTAN (Danemark, Islande et Norvège) ou de son Partenariat pour la paix (Suède et Finlande).
– Modernisation des armes nucléaires tactiques de l’OTAN en Europe (B61), qui vise, comme l’a dit la sénatrice américaine Dianne Feinstein le 25 mars dernier, à les rendre «plus utilisables et à nous aider à combattre et à gagner une guerre nucléaire limitée».
Par ailleurs, les relations Otan/Russie sont émaillées d’incidents qui pourraient dégénérer. En effet, en mer Baltique, en Europe de l’Est ou en Méditerranée, les rencontres entre navires et avions des deux puissances entretiennent la tension, qui s’est considérablement accrue ces derniers mois, depuis le renforcement militaire de l’Otan à proximité des frontières russes.
Washington, qui pilote cette stratégie de la tension, n’est pas en reste et multiplie les mises en garde contre le « péril russe » afin de poursuivre son occupation de l’Europe occidentale et centrale.
Une intense campagne de presse dénonce la propagande ex-soviétique tandis que les experts militaires alertent sur le déséquilibre des forces et la nécessité du bouclier états-unien.
Dernier épisode de cette hystérie organisée, un rapport de la Rand Corporation sur une possible invasion russe des États baltes. Le but de cette étude est de suggérer que, pour ne pas être obligé d’accepter la défaite face à Moscou, l’Otan devrait investir dans la région baltique pour se préparer à attaquer la Russie. Evidemment, ce scénario de l’attaque des pays baltes n’est qu’une diversion parce que le Kremlin n’a aucun intérêt militaire ou économique dans les trois anciennes Républiques soviétiques, qui ont adhéré à l’Otan.
Plutôt que de chercher une occasion de se confronter à la Russie dans une attaque surprise à partir des pays baltes qui pourraient déclencher une guerre dévastatrice, sur plusieurs continents, les États-Unis feraient mieux d’entamer le dialogue avant toute escalade dans l’armement de la région.
Malheureusement, Washington reste sur une position agressive, sabordant toute tentative de dialogue avec Moscou et se soustrayant à tout régime de contrôle réciproque des armes conventionnelles en Europe. Cette position lui permet d’apporter, en continu, d’autres forces supplémentaires dans la région.
En effet, sous couvert de « déploiements rotatifs », l’OTAN a mis en place une force militaire permanente en Europe de l’Est.
Présenté au public comme une réponse à « l’ingérence » russe en Ukraine et aux provocations alléguées de l’armée russe aux frontières d’États membres de l’OTAN, le but réel de ce fer de lance de l’OTAN est de préparer une invasion terrestre à la frontière occidentale de la Russie.
Depuis le coup d’État de Kiev en février 2014, l’alliance impérialiste dominée par les États-Unis a exacerbé sans cesse la confrontation avec Moscou et jeté les bases d’une guerre à l’échelle du continent, visant à vaincre et à démembrer la Fédération de Russie.
L’accusation d’une « agression russe » visant l’Europe est un des principaux mensonges employés par l’impérialisme d’aujourd’hui. S’emparant de la sécession de la Crimée de l’Ukraine et de son intégration à la Fédération de Russie, suite au coup d’état occidental en Ukraine, l’OTAN a cherché à justifier ses préparatifs de guerre en les présentant comme une précaution défensive face au gouvernement Poutine, prétendument prêt à envahir l’Europe centrale.
A Washington et dans certaines capitales Européennes, des éléments puissants au sein de l’Elite sioniste dirigeante conspirent activement pour concevoir de nouvelles provocations et des opérations de déstabilisation visant la Russie.
Ainsi, le 14 juin dernier, l’OTAN a annoncé que si l’un de ses membres était victime d’une cyber-attaque en provenance d’un pays extérieur à l’alliance, comme la Russie ou la Chine, alors l’article V de «défense collective», stipulait que chaque pays membre devait se joindre au pays attaqué s’il décidait de riposter.
En d’autres termes, l’OTAN déclare la cyber-guerre comme assimilable à une véritable guerre physique et donc concernée par la disposition de «défense collective».
Ainsi, dans ce cadre-là, Obama pourrait déclarer que les États-Unis ont été envahis par la Russie lorsque les e-mails du Département d’État de l’ancienne secrétaire américaine Hillary Clinton ont été copiés par quelqu’un en Russie et il se pourrait que toutes les nations de l’OTAN se joignent au gouvernement américain pour aller en guerre contre la Russie, si l’administration US le décidait.
Sur le front intérieur russe et dans l’optique d’un conflit militaire, les États-Unis semblent préparer l’organisation d’incidents à Moscou et Saint-Pétersbourg, dans le but de déstabiliser le pays.
Cette fois, il ne s’agira pas directement de renverser le gouvernement Russe, mais d’ouvrir un front intérieur en synchronisation avec les attaques de l’OTAN.
Preuve de cette intense activité de déstabilisation, l’incident datant du mois dernier, lors duquel un officier de la CIA en poste à Moscou est arrivé à se réfugier in-extremis à son ambassade après une mission de recrutement, malgré une tentative désespérée du FSB pour l’interpeller.
Face à cette hostilité incessante et de plus en plus dure, les rodomontades militaires de la Russie, qui alternent avec des tentatives de compromis avec l’Occident, ne font qu’ajouter au danger de guerre. Cependant, pour le moment, elles ont essentiellement un caractère défensif.
La question est la suivante : jusqu’à quand Moscou va tolérer ces provocations à son encontre? Car il semble clair que la Russie ne se soumettra pas.
À l’heure actuelle, la situation est véritablement explosive. Chacun ayant le doigt sur la gâchette, sachant que celui qui dégainera le premier prendra un avantage décisif dans le conflit qui s’annonce. Cependant, personne ne semble vouloir prendre la responsabilité devant l’Histoire d’avoir frappé le premier, dans la catastrophe à venir.
Le Parti Anti Sioniste alerte une fois de plus l’opinion face à cette situation qui place le monde au bord du gouffre nucléaire.
Nous appelons le gouvernement à se désolidariser de la politique belliciste de l’US/OTAN et à créer les conditions du retour à un ordre de paix dans le monde, fondé sur la coopération « gagnant-gagnant » avec la Russie, auquel l’Europe et les États-Unis ont tout intérêt à se joindre.
Yahia Gouasmi
Président du Parti Anti Sioniste
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