Publié sur L’Algérie, médiateur idéal dans le conflit syrien
L’Algérie demeure l’un des rares pays musulmans à adopter une démarche neutre et à rechercher une solution diplomatique dans le conflit syrien.
On se souvient qu’en avril dernier, le ministre algérien des Affaires maghrébines, Abdelkader Messahel, avait rencontré le président syrien Bachar el-Assad à Damas, une visite qui intervenait moins d’un mois après celle du chef de la diplomatie syrienne Walid Moallem en Algérie.
Le diplomate algérien avait alors réaffirmé «le soutien de l’Algérie au peuple syrien dans sa lutte contre le terrorisme», tandis que le président Al-Assad lui faisait part de son appréciation de la position adoptée par l’Algérie durant les cinq années de conflit.
Ces contacts s’inscrivent dans la constante d’une relation algero-syrienne aux racines historiques profondes, et maintenue au fil des crises, grâce à un principe structurant de la diplomatie d’Alger : la non-ingérence dans les affaires intérieures d’un État.
En 2011, la démonstration de ce principe de neutralité a été réalisée, quant au plus fort de l’internationalisation de la crise syrienne, et en dépit du fait que les puissances régionales et internationales soutenaient massivement l’opération de « changement de régime », aucune intrusion n’a été relevée du côté d’Alger. Celle-ci a su maintenir ses relations avec le régime de Damas, en s’abstenant de voter l’exclusion de la Syrie de la Ligue arabe, et en manifestant sa ferme opposition à la proposition du Conseil national syrien de représenter la Syrie au sein de la Ligue.
Ainsi, en cinq ans de guerre, Alger s’en est toujours tenue à sa posture légaliste : soutenir les efforts de paix sans compromettre ses relations avec le régime de Damas qu’elle a toujours considéré comme légitime.
Ce principe de non-ingérence constitue toujours le principe de base de la diplomatie algérienne qui a évolué en fonction des impératifs imposés par le nouveau contexte sécuritaire régional. Face au chaos libyen, aux pseudo-révolutions arabes, à l’instabilité des États voisins comme le Mali, et au risque d’une déstabilisation profonde sur son propre sol, l’Algérie a développé un activisme diplomatique intense et intelligent et s’est progressivement imposée comme médiateur dans les conflits récents. Un rôle qui n’est d’ailleurs pas nouveau et qui s’inscrit dans une tradition diplomatique impliquée dans la résolution de plusieurs crises par le passé (on se souvient de la crise des otages de Téhéran, de la guerre Iran/Irak, du conflit tchadien…).
Cette solidarité à l’égard de l’état syrien s’explique aussi par le fait que la Syrie d’aujourd’hui est vue par de nombreux algériens comme l’Algérie des années 1990. Cependant, la situation est sensiblement différente dans le sens ou durant la décennie noire, l’isolement d’Alger l’a laissé seule résoudre sa crise en interne, alors que du fait de sa place géographique, Damas est soumise à diverses ingérences directes. Conséquences de cela, la Syrie voit débarquer sur son sol des combattants étrangers qui viennent des quatre coins du monde, ce qui complexifie considérablement la situation.
Ainsi, aujourd’hui, en raison de ses bonnes relations avec tous les protagonistes du conflit, Alger semble être l’acteur idéal pouvant favoriser une résolution de la crise syrienne.
Preuve en est, des bruits courent sur une médiation algérienne entre Damas et Ankara, confirmant l’assouplissement de la position intransigeante turque vis-à-vis du maintien de Bachar al-Assad au pouvoir, notamment depuis le putsch manqué contre Erdogan du mois de juillet dernier. Cette médiation intervient à un moment clef et pourrait garantir le retour à une certaine et réelle stabilité pour toutes les parties.
Le Parti Anti Sioniste salue une nouvelle fois la position de l’Algérie dans le conflit syrien ainsi que son rôle positif dans la recherche d’une solution à cette terrible guerre.
Cette position tranche singulièrement avec celle d’autres pays musulmans qui eux n’ont eu cesse d’attiser les haines et d’alimenter en armes et en moyens les terroristes à la solde du sionisme, chargés de détruire la Syrie et son peuple.
Yahia Gouasmi
Président du Parti Anti Sioniste
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