Publié sur La guerre s’approche de l’Europe
La menace d’une guerre généralisée plane toujours au-dessus du ciel européen, comme le prouvent les récentes déclarations agressives de hauts responsables occidentaux à l’encontre de Moscou, ainsi qu’une série d’incidents au cours desquels des avions de combat russes auraient volé très près des navires de guerre de l’OTAN, ou la présence d’avions de surveillance opérant près de la Russie dans la région de la mer Baltique.
Alors que les responsables russes ne cessent de mettre en garde les Occidentaux contre leur attitude dangereusement belliqueuse, les États-Unis et l’OTAN continuent de concentrer agressivement des forces sur les frontières de la Russie.
C’est dans ce contexte que les ambassadeurs des pays de l’OTAN et de la Russie se sont réunis le 21 avril à Bruxelles pour une séance du Conseil OTAN-Russie, suspendu depuis février 2014, après le putsch à Kiev soutenu par l’OTAN et le conflit qui a suivi en Ukraine.
La préoccupation principale qui a incité à la reprise des séances du Conseil était la crainte que les déploiements militaires de l’OTAN vers l’Europe de l’Est et la proximité qui en résulte entre l’OTAN et les forces russes, puissent conduire à un affrontement militaire qui pourrait dégénérer en guerre totale.
En effet, les politiques irresponsables menées par l’OTAN en Europe depuis le putsch à Kiev ont exacerbé les tensions internationales au point où un affrontement frontalier pourrait facilement éclater, conduisant à une escalade militaire avec des conséquences terribles.
Ce risque d’escalade militaire a été souligné par le diplomate allemand Wolfgang Ischinger, Président de la Conférence de Munich sur la sécurité, expliquant que la situation actuelle était « la plus dangereuse qu’il y ait eu depuis la fin de la guerre froide ». Le responsable a ensuite ajouté : « Au cours des derniers jours, il y a eu deux prétendues “rencontres rapprochées” en mer Baltique d’un avion militaire russe, avec un navire de guerre américain et avec un avion de reconnaissance américain. Dans de telles situations, un faux mouvement peut rapidement conduire à une escalade incalculable. »
De telles déclarations soulignent que la politique provocatrice menée au cours des dernières années par les puissances de l’OTAN n’a pas cessé d’alimenter de manière agressive les tensions avec la Russie et a placé le monde à la veille d’une guerre entre puissances dotées d’armes nucléaires et dont le théâtre d’opération serait l’Europe.
Malgré ce risque de conflit majeur, les puissances de l’OTAN ont toutes soutenues une politique de confrontation avec la Russie sur l’Ukraine, dirigée par Washington.
Nul n’est dupe du fait que les États-Unis sont aux manettes. On se souvient qu’il y a deux mois, le Général Philip M. Breedlove, en tête du Commandement des forces des États-Unis en Europe, a révélé que le Pentagone allait déployer trois brigades complètes de l’Armée américaine en Europe d’ici fin 2017. Ce dernier a aussi déclaré lors de son discours auprès de la Commission des forces armées de la Chambre des représentants des États-Unis, réunie pour discuter des mesures pour défier « l’agression russe » en Europe, que Les États-Unis étaient prêts à « combattre et vaincre » la Russie sur le continent européen, si nécessaire.
Tout cela s’inscrit dans la logique de militarisation du « théâtre européen », laissant craindre la perspective d’une guerre éventuelle.
Les autorités russes ont indiqué, quant à elles, qu’elles étaient ouvertes à de nouveaux pourparlers pour calmer les tensions, mais que ces tensions ne se résorberaient pas aussi longtemps que l’OTAN intensifiera sa présence militaire en Europe de l’Est, menaçant ainsi la Russie.
Cependant, malgré sa volonté d’apaisement, Moscou ne compte pas se laisser faire et adopte une attitude de fermeté vis-à-vis de l’Occident, comme le montrent ses démonstrations de force, tant sur terre qu’en mer ou dans les airs, alors que dans le même temps elle consolide ses alliances.
En janvier dernier, on se souvient que le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, avait envoyé un signal clair : pour la Russie, le temps du « train-train habituel » avec les États-Unis et l’Union européenne est révolu. Désormais, le redémarrage ne sera possible que s’il est basé sur l’égalité des droits, le respect mutuel et le droit international.
Ignorer le ressentiment de Moscou à l’égard de la politique d’encerclement et des menaces verbales de l’OTAN constituerait un exercice des plus périlleux.
Dans ce contexte de tensions, le Parti Anti Sioniste alerte les Européens sur le risque imminent d’un conflit majeur sur leur sol, et il appelle nos dirigeants à la raison et à préserver leurs relations avec la Russie.
Yahia Gouasmi
Président du Parti Anti Sioniste
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