Publié sur Les États-Unis évoquent ouvertement une guerre nucléaire contre la Russie
Alors que la plupart des experts estiment impensable la probabilité pour les Etats-Unis de déclencher une attaque nucléaire en raison du risque de destruction mutuelle (MAD) qui en résulterait, les déclarations récentes du secrétaire à la défense Ashton Carter laissent perplexes.
Ainsi, les Etats-Unis annoncent qu’ils se préparent à investir massivement dans le renouvellement de leurs armes nucléaires pour les prochaines décennies, sous prétexte de se prémunir contre « la menace russe ».
En effet, la semaine dernière, Carter a prononcé un discours devant des “missileers” (lanceurs de missiles) sur la base du Global Strike Command (commandement des frappes mondiales) à Minot, dans le Dakota du Sud, défendant la modernisation massive de l’arsenal nucléaire américain et émettant des menaces belliqueuses contre la Russie. […] L’axe principal du discours du responsable américain était la défense de la proposition du plan du Pentagone de 348 milliards de dollars pour reconstruire la “triade” nucléaire de Washington de bombardiers stratégiques, de missiles et de sous-marins. On estime que sur une période de 30 ans, ce renforcement nucléaire drainera la somme de mille milliards de dollars de l’économie américaine.
On peut craindre que ces déclarations n’aient pas uniquement pour but de drainer ces investissements colossaux au profit du lobby militaro-industriel, compte tenu du fait que dans le même temps la perspective d’une première frappe est très sérieusement défendue. Celle-ci est censée détruire d’un coup l’adversaire, sans lui laisser de possibilités de riposte. Mais les experts savent bien que la chose est impossible, compte tenu notamment du nombre des sous-marins nucléaires à charge atomique jusqu’à ce jour indétectables et croisant en permanence dans les océans.
Le discours de Carter contenait des passages faisant allusion au fait indéniable que la menace d’une conflagration nucléaire est maintenant plus concrète qu’à n’importe quel moment depuis le plus fort de la Guerre froide.
Il a averti que « si au cours de plus de sept décennies depuis 1945, les armes nucléaires n’ont pas encore été utilisées dans la guerre, ce n’est pas quelque chose que nous pouvons prendre pour définitivement acquis ».
Le chef du Pentagone a critiqué la « gesticulation nucléaire » de la Russie actuelle, et ses investissements dans « de nouvelles armes nucléaires ». Il est possible de se demander si les dirigeants russes d’aujourd’hui ont gardé « la grande retenue qu’avaient les dirigeants de l’époque de la Guerre froide, quand il s’agissait de brandir leurs armes nucléaires », a-t-il déclaré.
Aujourd’hui, a-t-il affirmé, « l’utilisation la plus probable de l’arme nucléaire n’est plus la guerre totale » envisagée pendant la Guerre froide, que les grandes puissances se sont bien gardées de déclencher. Elle est plutôt une attaque « terrible et sans précédent, par exemple par la Russie ou la Corée du Nord, pour essayer de forcer un adversaire supérieur sur le plan conventionnel à abandonner l’un de ses alliés » pendant une crise, a déclaré le secrétaire à la Défense
Le gouvernement Obama a tenté de présenter Moscou comme responsable pour avoir déclenché une nouvelle course aux armements nucléaires, ce qui est absurde quand on sait que le budget militaire de la Russie est un peu plus d’un dixième de celui des États-Unis, et inférieur à celui du plus proche allié arabe de Washington, l’Arabie Saoudite,
Il est évident que quel que soit le renforcement des armements russes, les responsables du Kremlin n’envisagent pas ces armements dans la perspective d’une première frappe. Ils y voient seulement des ripostes à différentes formes d’attaque susceptibles de s’en prendre à la Russie.
Ces « gesticulations nucléaires » sont en réalité le fait du gouvernement américain, et le déplacement de Carter à Minot en a fait partie.
Ainsi, dans une conférence de presse après son discours, ce dernier a exprimé la frustration grandissante à Washington sur l’échec de sa guerre par procuration depuis cinq ans pour le renversement du gouvernement Syrie. Cela a pris la forme de dénonciations de plus en plus hystériques contre la Russie pour des « crimes de guerre ».
Quelle ironie de la part d’un gouvernement responsable de plus d’un million de morts dans la région et sachant que les États-Unis et leurs alliés de l’OTAN ont déployé des milliers de soldats à la frontière occidentale de la Russie et créé une force de réaction rapide de 40 000 soldats en préparation à un conflit avec Moscou. De plus, l’engagement déclaré à « intégrer les forces conventionnelles et nucléaires » comme partie intégrante de cet effort, ont fait que l’éclatement d’une guerre nucléaire ne tient qu’à un fil.
Le Parti Anti Sioniste s’inquiète une nouvelle fois des déclarations belliqueuses des responsables américains qui parlent désormais sans tabou de l’éventualité d’un affrontement nucléaire avec la Russie.
Si l’on voulait préparer l’opinion publique à un conflit atomique, on ne s’y prendrait pas autrement.
Yahia Gouasmi
Président du Parti Anti Sioniste
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