Publié sur La Mecque et Médine, otages des sionistes saoudiens
Épilogue des négociations qui avaient lieu depuis plusieurs mois, la République Islamique d’Iran a indiqué il y a une dizaine de jours qu’elle n’enverrait pas cette année de pèlerins à La Mecque, accusant les autorités saoudiennes d’entraves.
Ce sera ainsi la seconde fois en près de 30 ans que les Iraniens n’iront pas en Arabie saoudite pour le Hadj, l’un des cinq piliers de l’Islam, que tout fidèle est censé accomplir au moins une fois dans sa vie s’il en a les moyens.
Riyad et Téhéran, qui ne disposent pas de coopération diplomatique depuis janvier dernier, menaient depuis plusieurs mois des discussions difficiles pour fixer les conditions de l’organisation du pèlerinage prévue cette année en septembre.
On comprend aisément la volonté iranienne d’obtenir des garanties concernant la sécurité de ses concitoyens, compte tenu de la catastrophe de septembre dernier, lors du précèdent pèlerinage, durant laquelle une gigantesque bousculade avait fait près de 2300 morts, dont 464 Iraniens. On se souvient de la réaction outrancière des autorités saoudiennes, qui en guise d’excuses, avaient adopté une attitude d’une arrogance extrême à l’égard des victimes et de leurs proches.
Après l’échec des discussions avec les autorités de Riyad, l’Organisation iranienne du hadj a, dans un communiqué, reproché aux instances saoudiennes de ne pas avoir répondu aux demandes de l’Iran concernant « la sécurité et le respect des pèlerins iraniens », accusant le royaume wahhabite de « politisation du hadj ».
Au-delà du cas iranien, se pose la question de la légitimité du pouvoir saoudien quant à la gestion des lieux saints. En effet, beaucoup de musulmans commencent à remettre en cause cette mainmise sur la Mecque et Médine, de la part d’un pouvoir qui d’une part n’est pas à la hauteur du point de vue sécuritaire ou organisationnel, mais qui surtout d’autre part, mène une politique faite de liaisons dangereuses et de chaos savamment organisés dans le monde arabe.
En effet, depuis maintenant quelques années, le royaume ne cache plus ses accointances avec l’entité sioniste criminelle, dont il exécute scrupuleusement l’agenda régional ; on pense à son soutien financier des groupes takfiristes sévissant dans la région, à sa guerre quasi génocidaire menée contre le peuple yéménite désarmé, à sa propagation de la doctrine wahhabite inspiratrice de l’idéologie takfiriste, ou à sa campagne d’intoxication et d’hostilité envers l’Iran et les musulmans d’obédience chiite.
Les lieux saints, pourtant communs à tous les musulmans, sont ainsi pris en otage par une tribu bédouine qui n’existe que par la bonne volonté des américano-sionistes.
D’ailleurs, ce pèlerinage sacré, pilier de l’Islam, voyage spirituel par excellence, est honteusement passé au statut de tourisme culturel comme aux temps préislamiques. Les professionnels du voyage proposent désormais de visiter La Mecque comme on propose un séjour au Club Med ou à Las Vegas, et y voient un business très lucratif.
L’Arabie Saoudite engrange quant à elle 90 milliards de dollars, perçus annuellement au titre des visites liturgiques, sans compter la manne que représentent ces visites en termes de retombées économiques énormes pour le pays.
Le Hadj et l’Omra (grand et petit pèlerinage) génèrent des ressources qui constituent la deuxième fortune de l’Arabie saoudite après les hydrocarbures. Or cette manne, au lieu de bénéficier à toute la communauté musulmane, ne profite qu’au royaume sioniste et ne sert que sa politique dictatoriale au service de l’impérialisme américano-sioniste.
Les autorités saoudiennes considèrent la présence de ces lieux saints sur leur territoire comme une bénédiction divine, et qu’en contester l’exploitation revient à contrevenir à la volonté divine. C’est la réponse qui a toujours été réservée aux États musulmans qui périodiquement, proposent une gestion collective et transparente, confiée à une organisation para-islamique dans laquelle siégeraient les représentants de tous les pays musulmans et dont la présidence serait tournante, pour éviter toute tentation hégémonique.
Actuellement, participer au pèlerinage revient en quelque sorte à cautionner la politique saoudienne et contribuer financièrement à son effort de guerre contre le monde musulman, commandité par Tel-Aviv et Washington.
Une association algérienne vient d’ailleurs de lancer un pavé dans la mare en appelant au boycott du prochain hadj, afin de dénoncer la politique saoudienne.
Une idée qui commence à faire des émules, et ces dernières années, nombreux sont les musulmans qui ont refusé à contrecœur d’accomplir leur pèlerinage, en raison de leurs principes et valeurs islamiques, en totale opposition à la dictature saoudienne.
Ainsi, en Iran, des savants ont aussi appelé à boycotter le Hadj, certains disant que dans une telle situation où ni la dignité ni la sécurité du peuple ne sont respectées, le pèlerinage n’est plus obligatoire.
Le PAS s’insurge contre la prise en otages des lieux saints de l’Islam par le régime sioniste saoudien, fidèle serviteur du régime infanticide de Tel-Aviv et de l’empire américain, qui oppriment les musulmans à travers le monde.
Il est temps que les adeptes de l’Islam prennent leur responsabilité en boycottant activement le pèlerinage, ainsi que tout déplacement en Arabie Saoudite, en représailles contre la politique sioniste de Riyad.
Ce boycott marquerait non seulement une position de principe, mais en privant le régime wahhabite d’une recette annuelle de 90 milliards de dollars qui viendrait alourdir un déficit public déjà mis à mal par la chute des cours du baril et la guerre contre le peuple du Yémen, cela l’amènerait certainement à revenir à une attitude moins arrogante ainsi qu’à reconsidérer peut être sa soumission à l’Empire.
Yahia Gouasmi
Président du Parti Anti Sioniste
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