Publié sur Un « Printemps arabe » menace le Liban !
Depuis la mi-juillet, le Liban est aux prises avec ce qui est appelé la « crise des ordures », une crise sanitaire, sans précédent, provoquée par la fermeture de l’une des principales décharges du pays et l’arrivée à échéance du contrat de l’entreprise chargée du ramassage des poubelles. Depuis, le pays a vu proliférer de nombreuses décharges sauvages très dangereuses sur les plans écologique et sanitaire, provoquant la colère des citoyens contre l’état, accusé de ne pas assumer ses responsabilités au niveau notamment des services publics de base.
Ce mouvement de protestation s’est traduit par d’importantes et régulières manifestations citoyennes, depuis le mois d’août dernier, dont les revendications sociales glissent désormais vers une dénonciation plus globale du système politique libanais, accusé non sans fondement, d’inertie et de corruption généralisée.
Face à cette évolution, de nombreuses voix expriment leurs craintes quant à la récupération politique de ces manifestations par les agendas occidentaux, comme cela avait été le cas lors des pseudos « Printemps arabes », au détriment des revendications légitimes des Libanais.
En effet, les ordures ne sont que le sommet de l’iceberg et il ne fait aucun doute que le pays vit une situation catastrophique à tous points de vue : un gouvernement dysfonctionnel, corrompu et divisé (depuis mai 2014, le Liban est privé de président faute d’accord politique entre les partis), une infrastructure qui s’effondre, avec des coupures constantes d’approvisionnement d’eau et des pannes d’électricité, des transports publics quasi inexistants, des espaces verts pratiquement absents, sans parler de la santé et de l’éducation qui sont une catastrophe, ou d’un système défaillant de couverture sociale et de retraite. La situation économique est dramatique avec un taux de pauvreté qui atteint les 32%, une dette publique proche de 150% du PNB et une économie qui vit sous la perfusion des subventions étrangères accordées aux partis politiques communautaires, qui eux-mêmes en redistribuent une partie à leur communauté. Ironie du sort dans le pays qui compte le plus grand nombre de milliardaires par habitant, tandis que le petit peuple s’enfonce dans la misère !
La situation sécuritaire est toute aussi périlleuse, avec la menace permanente de l’entité sioniste, d’un côté et les hordes takfiries sévissant en Syrie, de l’autre, qui seraient déjà au Liban sans l’héroïsme de la résistance, qui prend à sa charge la délicate et noble mission de la défense du territoire national.
Ce mouvement de protestation a donc des revendications tout à fait légitimes et il n’y a nul doute que la majorité des manifestants sont des citoyens « authentiquement » indignés. Mais, il est clair que les autres ont déjà réussi à infiltrer cette contestation et sont manipulés par divers intérêts politiques, locaux et étrangers. La situation s’avère être la même que dans presque tous les autres pays du « Printemps arabe » : au commencement, un désir légitime de réformes politiques et sociales, suivi par l’infiltration de groupes politiques téléguidés, afin d’épouser les intérêts occidentaux dans la région.
Preuve en est ces dernières semaines, où diverses provocations ont eu lieu de la part de certains manifestants qui souhaitent radicaliser le mouvement et l’entraîner dans la violence, ce qui a suscité les réactions de personnalités politiques responsables et soucieuses de l’unité du pays, à l’image du Général Michel Aoun, leader du Courant Patriotique libre (CPL), qui a appelé à la vigilance face aux manipulations, craignant « un Printemps arabe qui a été un enfer pour les Arabes ».
Le Hezbollah a, quant à lui, réitéré son soutien au peuple et à toute lutte contre la corruption, tout en mettant en garde contre les dérives du mouvement de protestation. Il a appelé au discernement et demandé à ne pas accuser la totalité de la classe politique, mais uniquement les véritables responsables de la situation.
Ainsi, il semblerait que les ingrédients d’un « Printemps libanais » soient réunis, ce qui augure d’un avenir dangereux pour le pays du cèdre, déjà en proie à de nombreuses menaces. En effet, nul besoin d’être un grand analyste pour prédire que « ce Printemps libanais » provoquera l’effondrement total du pays et, à l’image des autres pseudos-révolutions arabes, il débouchera sur une situation chaotique, qui profitera à DAESH, qui pourrait occuper une partie importante du territoire et surtout à ses créateurs américano-sionistes, qui verraient alors se réaliser leur rêve de nouveau Moyen-Orient, modelé à l’aune de leurs intérêts.
Le Parti Anti Sioniste appelle les Libanais à la vigilance face aux tentatives de manipulations occidentales et à ne pas succomber aux sirènes de la division qui mettront le pays à feu et à sang.
L’exemple du voisin syrien dévasté devrait refroidir les ardeurs révolutionnaires des plus radicaux et il suffit d’observer le chaos dans lequel sont plongés les pays où ont eu lieu ces pseudos « révolutions arabes » pour comprendre qu’il est nécessaire d’œuvrer à trouver des solutions raisonnables à cette crise sociale et politique, allant dans le sens de l’intérêt général et préservant l’unité du pays.
Le Parti Anti Sioniste place aussi toute sa confiance en la vigilance de la résistance (et de ses alliés), qui a toujours su faire face aux nombreux défis imposés par les manipulations sionistes, qu’il a su mettre en échec.
Yahia Gouasmi
Président du Parti Anti Sioniste
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