Publié sur Rapport Chilcot : impunité pour les fauteurs de guerre
Le 6 juillet 2016, la commission d’enquête présidée par l’ancien militaire John Chilcot a publié son rapport sur l’engagement du Royaume-Uni dans la guerre d’Irak. Celle-ci a conclu que la décision d’envahir l’Irak, prise par le gouvernement dirigé par le Premier ministre travailliste Tony Blair, était une erreur.
S’appuyant sur de fausses données de renseignement ainsi que des estimations erronées, et de plus, adoptée sans l’approbation de la majorité des membres du Conseil de sécurité de l’ONU, cette décision a entraîné de lourdes conséquences, dont les effets se font ressentir aujourd’hui encore.
» C’est qu’elle (la décision) était pour beaucoup fondée sur de faux renseignements fournis par les États-Unis et acceptés sans étude critique par Tony Blair (Premier ministre britannique de l’époque) « , a affirmé au site « Sputnik », Philip Giraldi, avant d’ajouter que « personne ne serait jamais puni. »
Selon lui, » des personnes concrètes doivent en porter la responsabilité. Et elles ne sont pas Britanniques, mais Américaines« . » Étant donné qu’il y a eu des informations fausses et sélectives, fournies essentiellement par le Pentagone, il faut chercher des personnes concrètes qui en sont responsables. Leurs noms sont connus du grand public : Doug Feith, Paul Wolfowitz et Lewis « Scooter » Libby », précise M.Giraldi.
À l’époque, Paul Wolfowitz était sous-secrétaire à la Défense, Douglas Feith, sous-secrétaire à la Défense pour la politique, et « Scooter » Libby, assistant du vice-président Dick Cheney pour les affaires de sécurité nationale.
Précédemment, le département d’État américain avait annoncé qu’il n’avait pas l’intention d’étudier ni de commenter le rapport sur l’engagement du gouvernement britannique dans la guerre d’Irak, considérant la commission présidée par John Chilcot comme une structure indépendante.
Suite à la publication du rapport Chilcot, accablant l’ancien Premier ministre anglais à propos de l’engagement militaire de son pays en Irak dans les années 2003-2009, celui-ci continue d’affirmer avoir pris une bonne décision.
Lors d’une conférence de presse consécutive à la publication du rapport Chilcot, Tony Blair, a ainsi déclaré: « Nous avons pris la bonne décision. Le monde est meilleur et plus sûr sans Saddam Hussein », puis d’ajouter, en rejetant l’accusation que l’intervention en Irak avait augmenté la menace terroriste, « si le dictateur irakien Saddam Hussein était resté au pouvoir en 2003, il aurait continué à poser une menace à la paix dans le monde ».
Rappelons que l’invasion américano-britannique de l’Irak en 2003 est la grande responsable de la destruction de ce pays, à la base de l’apparition de l’EI et de la violence sans fin dans laquelle le peuple irakien est abandonné.
Le Parti Anti Sioniste se réjouit de la divulgation de ce rapport, qui met en lumière les mensonges de l’ex-Premier ministre britannique pour justifier l’implication de son pays dans la guerre contre l’Irak.
Dans le même temps, il est affligeant de constater que malgré l’évidence des preuves, ce criminel contre l’humanité, coupable d’avoir participé à la destruction d’un pays millénaire et complice du meurtre de centaines de milliers de civils innocents, ne s’expose à aucune poursuite et jouisse d’une totale impunité.
Il serait temps de punir ces fauteurs de guerre à l’origine du chaos moyen-oriental, qui au lieu de se trouver derrière les barreaux d’une prison, se permettent de se pavaner au grand jour et de monnayer leurs conseils.
Nul doute que l’Histoire, pour sa part, les a déjà jugés et condamnés.
Yahia Gouasmi
Président du Parti Anti Sioniste
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