Vu sur L’affaire Dreyfus en costume persan ! par Pierre Dortiguier
Chacun connaît ou croit connaître cette Affaire de faux espionnage de la fin du XIXe siècle et, interrogé plus amplement, tirera de sa mémoire le fameux article dans l’Aurore, d’Émile Zola, l’illustre romancier d’origine italo-croate, intitulé : « J’accuse », sans toujours savoir que le véritable auteur ne fut pas, ainsi que nous le confiait un ancien camarade de l’École des Chartes et longtemps directeur de la Bibliothèque Historique de la Ville de Paris, à l’hôtel parisien Lamoignon, rue Pavée, feu l’illustre érudit Jean Dérens, que le rédacteur en était Salomon Reinach (1858-1932), et qu’Émile Zola ne portait que le chapeau.
Le gouvernement allemand avant et après la guerre niera que le capitaine Dreyfus ait été à son service ; mais cette furie d’accusation d’espionnage accompagnée d’épisodes rocambolesque et d’un suicide même créera les conditions psychologiques d’un vaste et long conflit couvé par les mêmes « sociétés de pensée » que celles qui énervent maintenant les mentalités en vue de les jeter dans la fournaise d’une grande guerre !
Avec du rien l’on crée de la terreur, et ce même épisode de l’Affaire Dreyfus se renouvelle dans un décor exotique, celui de l’ancienne Perse devenue l’Iran pour honorer et reproduire le modèle d’un passé civilisateur : les empires britanniques et russes, tsaristes ou communistes s’unirent à chaque guerre pour piétiner la neutralité déclarée en droit international du Royaume de Perse en 1914 et de l’Empire d’Iran le 25 août 1941, lorsque Churchill et Staline, la City de Londres et le Kremlin internationaliste se coalisèrent, à grand renfort de troupes auxiliaires indiennes et birmanes pour occuper et asservir l’Iran.
Rappelons la famine organisée par les troupe d’occupation britanniques en 1917 pour punir le royaume de Perse de s’être montré ainsi indépendant et germanophile, il faut l’avouer !
C’est dans cette première guerre mondiale que furent déposés les ferments des troubles contemporains !
La seconde accéléra le processus : dans les bagages de l’Armée Rouge envahissant l’Iran figuraient les milliers de combattant dont Begin, qui iraient grossir la masse des immigrants de Palestine, et les Britanniques leur indiquaient la voie.
Le Shah d’Iran Reza eut le temps, en septembre 1941, juste avant l’entrée à Téhéran des armées soviétiques venues du Caucase et des rives de la Caspienne, de faire reconnaître la légitimité de son fils par le Parlement et, sur le chemin de l’exil en Argentine, fut déporté par les Britanniques à Johannesburg où il mourut non sans avoir mis en garde son successeur contre l’impérialisme de Londres, ennemi traditionnel de sa patrie et dépeceur de l’Orient ! On connaît la suite : le premier ministre et franc-maçon, le docteur en droit Mossadegh, traité, après guerre, en plein Parlement, par Churchill redevenu Premier Ministre et lui-même membre de la secte, de mussy duck (canard fou), jouera naïvement la carte américaine d’Eisenhower (soutien par ailleurs des maçonniques « Frères Musulmans » qu’il invita à son bureau ovale de la Maison Blanche, dont le parent de Tariq Ramadan) contre les Britanniques, et son échec liera les mains de l’Iran.
L’initiative du nouveau Shah de conclure un accord avec le Japon en échangeant pétrole et gaz iranien contre la technologie japonaise dont on connaît l’excellence, lui sera fatale ! Cette confidence nous a été faite par une illustre bibliothécaire téhéranaise de notre génération, que nous remercions.
Nouvelle ou perpétuelle affaire Dreyfus qui crie au loup pour ne pas que les moutons s’aperçoivent qu’on les dévore !
En somme, l’Iran cherche l’indépendance et trébuche puis se relève comme un enfant qui veut grandir ! Aussi convient-il de le diaboliser, laïque ou clérical, empire, monarchie ou république ! Et l’on monte cabales après cabales : ce qu’il y a de particulier est que partisans de la république islamique, chiites ou sunnites (ces derniers sont 20% de la population) et dans l’opposition politique monarchistes anciens et libéraux sont tous si opposés sur ce point à l’influence anglaise, qu’ils s’accusent mutuellement de faire le jeu de Londres !
Mais nos dits Occidentaux, mieux dits mondialistes, n’ont cure de la nature du gouvernement ou de l’opposition traditionnelle, car ils privilégient une secte composée de marxistes déchaînés et de sectaires qui ne sont que des robots, les dits « Monafeqhins » ou hypocrites s’intitulant, en vrais trotskistes peints aux couleurs religieuses Moujahidines du peuples, bien reçus sous les lambris du Palais du Luxembourg, en fait des jacobins persans, des gens dignes en effet de nos Grands Ancêtres : ce sont leurs excès planifiés de l’extérieur qui ont rallié les patriotes récalcitrants à l’Imam Khomeiny ! Ils institueraient, s’ils le pouvaient, une Terreur Rouge !
C’est pour venir à leur secours qu’une nouvelles Affaire Dreyfus est montée, une fausse accusation qui fait de simples associations de soutien à la République iranienne des terroristes, alors que c’est l’Iran qui en a été victime périodiquement, en comptant non pas seulement les morts du défile militaire récent, mais aussi l’assassinat deux fois répétés dans des conditions matérielles identiques, avec les mêmes procédés de mines magnétiques plaquées sur leur voiture, de savants atomistes iraniens. Jamais les auteurs n’ont été retrouvés !
Le pays est étouffé ; l’auteur de ces lignes a entendu l’orateur sacré aux cheveux blancs de la prière du Vendredi à Téhéran, sur une chaîne télévisée nationale, s’étonner qu’un banquier escroc réfugié au Canada ait pu faire sortir du pays d’Iran trois milliards cinq cent millions de dollars ! Les prix montent, les spéculateurs se réjouissent, raréfient les marchandises de première nécessité pour accélérer la hausse et tirer bénéfice de la misère ! Dans ces cas là un homme énergique, comme il s’en produit dans l’Histoire, voulu par la Providence et guidé par elle, est nécessaire ! « Au début était l’action » écrit Goethe qui aima tant l’Iran, dans son Faust, tragédie que cita De Gaulle excellent germanophone et, à certains égards, assez germanophile, comme tous ceux qui ont la tête philosophique, et lui-même nous fit, en effet, savoir, au temps de notre jeunesse, au début de 1970 année de sa mort, que son père était professeur de philosophie ! Aujourd’hui, nous sommes passés du règne des géants à celui des lilliputiens. La roue tourne !
Nouvelle ou perpétuelle affaire Dreyfus qui crie au loup pour ne pas que les moutons s’aperçoivent qu’on les dévore ! Et dans la foulée le
Hezbollah est pris à partie, le Hamas dont on veut ignorer qu’il fut une carte jouée par l’État d’
Israël, dans son occupation de la bande de Gaza, contre l’autorité palestinienne et se plait dans les draps de l’Arabie saoudite, confondu avec le Hezbollah et le peuple arabe dans sa totalité de plus en plus montré du doigt comme un terroriste potentiel et même réel !
La France se mobilise, la France républicaine, mais prise dans son essence vraiment première, hyper-droit-de-l’hommiste, fière de décapiter ses dizaines de Carmélites voilées, comme à Compiègne et à Arras sous cette farce sanglante que fut la Révolution dont étaient victimes les simples gens, les paysans surtout ! C’est ce néo jacobinisme qui le Lundi traite la colonisation ancienne de crime et le Mercredi couperait la tête de tous ceux qui soutiennent les spoliés et les miséreux des camps de Palestine et de la Syrie martyre ! Il faut dire avec les Anciens que ce Lundi est, à parler latin, le jour de la lune, source d’illusions nocturnes et le mercredi celui du dieu des voleurs et des discoureurs, l’agile Mercure ! Les anciens iraniens aimaient à opposer, comme on sait, les ténèbres à la lumière, et le propre des fils de Satan est de se revêtir d’un manteau de lumière pour entraîner le monde à l’abîme. La frénésie contre l’Iran est une de ces descentes aux Enfers !
Pierre Dortiguier
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