Vu sur Khashoggi : le mensonge de Le Drian!
Après avoir mûrement réfléchi et attendu la réaction de tous les alliés, la France d’Emmanuel Macron a réagi en deux temps à l’assassinat du journaliste du Washington Post :
Tout d’abord, Paris a décidé de boycotter le tant attendu forum économique saoudien pour le projet Neom, en annulant la venue de Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie et des Finances. Ce forum, intitulé « Le Davos du Désert », avait été initié par le malheureux prince saoudien dans un élan ultra libéral et pour lequel la Macronie s’était préparée bien à l’avance. Il est à noter cependant que de grands groupes français maintiennent leur participation à ce forum, car la France tient tout de même à ses relations économiques extrêmement rentables et juteuses avec Riyad.
Puis, la réaction française n’en est pas restée là : si les condamnations, britannique et allemande, ont été plutôt tièdes, l’appareil diplomatique français, commandé par Yves Le Drian, a condamné « dans les termes les plus vifs » l’assassinat du journaliste, avant de réclamer « l’ouverture d’une enquête exhaustive et diligente qui répondrait à de nombreuses questions auxquelles Riyad n’a donné que quelques explications insuffisantes ».
Condamnant vivement la mort de Jamal Khashoggi, le chef de la diplomatie française a souligné donc la nécessité de « soutenir les journalistes pour défendre la liberté d’expression » :« De nombreuses questions restent (..) sans réponse. Elles nécessitent une enquête exhaustive et diligente pour établir l’ensemble des responsabilités et permettre que les responsables du meurtre de M. Jamal Khashoggi répondent de leurs actes », a-t-il dit dans une déclaration écrite.
La Turquie détient comme preuve la vidéo montrant Jamal Khashoggi entrer au consulat saoudien, tandis que ce dernier cherche à rejeter la responsabilité du meurtre du journaliste sur la Turquie, prétendant que le journaliste est porté disparu après sa sortie du consulat.
Pourquoi alors s’en prendre publiquement à Riyad alors qu’à l’heure actuelle la France réclame le maintien de ses contrats de vente d’armements à l’Arabie saoudite et porte un soutien logistique et militaire à l’offensive saoudo-émiratie contre la côte ouest. Les forces spéciales françaises se trouvent toujours au Centre de Commandement US/OTAN/monarchies arabes au sud de l’Érythrée d’où sont pilotées des opérations meurtrières contre les civils yéménites.
La France ira-t-elle jusqu’à remettre tout ceci en cause?
17 jours après la disparition du journaliste, l’Arabie saoudite a finalement admis le 20 octobre, que Jamal Khashoggi avait bien été tué suite à une bagarre à l’intérieur de son consulat à Istanbul, sans pour autant révéler d’informations permettant de localiser le corps.
L’affaire Khashoggi est entrée dans une nouvelle phase : le procureur général saoudien a publié vendredi un communiqué pour reconnaître que le journaliste saoudien Jamal Khashoggi a été tué le 2 octobre au consulat d’Arabie saoudite à Istanbul. Le communiqué suggère même que les individus présents au consulat à ce moment-là étaient responsables de la mort de Khashoggi, rejetant ainsi la part de responsabilité de l’État et de la personne du prince héritier saoudien.
Ainsi, les médias saoudiens ont fait état de l’arrestation de 18 suspects saoudiens et du limogeage de deux hauts responsables saoudiens : le général Ahmed al-Assiri, directeur adjoint du renseignement saoudien et Saoud al-Qahtani, conseiller médias à la cour royale. Mais ces arrestations ne suffiront pas pour que la France puisse adopter une posture plus clémente envers Riyad, bien que les médias français n’aient pas tari d’éloge à l’endroit du « turbulent prince » depuis sa quasi accession au trône.
Mais de là à accuser MBS de mensonge et à condamner un « assassinat » qui, comparé à l’extermination de masse des yéménites, ne pèse pas lourd, il n’y a qu’un pas que l’affairiste de renom Le Drian n’aurait pas dû franchir.
Selon des sources bien informées, Riyad aurait menacé de ne pas permettre à la France de prendre part au « Davos du désert » si elle ne rectifiait pas son tir.
Nous rappelons cependant que le jour de l’assassinat ignoble du journaliste, la France de Macron a lancé un raid spectaculaire, sans mandat de justice, contre le siège d’une association caritative chiite, le Centre Zahra France, à grand renfort d’ agents de police, plus de 200, à bord de plusieurs dizaines de véhicules, ce qui ne s’était jamais produit auparavant, et ce pour satisfaire à une directive de Riyad demandant au président Macron d’adopter une attitude ferme face à l’Iran et le Hezbollah, en s’attaquant aux chiites les plus investis sur la scène politique française.
Alors que les analyses journalistiques concernant cette opération de police fort médiatisée font état d’un coup de pression exercé contre la République islamique d’Iran, accusée par la France d’avoir projeté un attentat en territoire français, la principale raison de ces perquisitions, dignes d’un film hollywoodien, aurait été le fait de satisfaire Riyad.
24 heures avant que l’Arabie saoudite ne reconnaisse la mort du journaliste dans son consulat à Istanbul, la préfecture a d’ailleurs décidé de la fermeture pour 6 mois du Centre Zahra, sans doute pour ménager les susceptibilités saoudiennes.
La ligne anti-iranienne et anti-Résistance d’Emmanuel Macron semble donc se confirmer…
C’est par appât de gain que cette France de moins en moins française a vendu son âme aux pétrodollars et a choisi de faire du mercantilisme marchand une « religion ».
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